Chapitre 1: L'ange noir

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 Après plus de deux cent soixante dix ans Harry James Potter pouvait dire qu'il avait vu beaucoup de choses. Mais surtout, il avait vu beaucoup des travers du monde magique. Ce fut certainement pour cela qu'il ne fut pas surpris quand cela se produisit.

Peu après la guerre contre Voldemort, il s'était découvert immortel, maître de la mort suite à un attenta d'anciens mangemorts qui aurait dû le tuer. Seulement, il n'avait pas été le seul à se découvrir immortel. Tous l'avaient su. Si dans un premier temps, cela n'avait pas changé grand chose, cela était venu par la suite. Il avait commencé une carrière d'auror, comme prévu et comme prévu, il avait été avec Ginny. Mais comme jamais rien ne se passait normalement pour lui, rien n'avait duré. La raison ? Il avait voulu défendre des gens comme Draco Malfoy embarqués dans la guerre sans avoir rien fait, rien demandé et sans aucune échappatoire. Quand il avait voulu réhabiliter le nom de Severus. Quand il avait pris la défense des créatures magiques... On avait dis qu'il tournait mal mais la réalité était autre et il l'avait bien perçu. Il avait senti, de ses pouvoirs de maître de la mort qui ne cessaient de grandir, qu'on commençait à avoir peur de lui, peur de ce très puissant sorcier riche qui ne tenait que trop droitement ses convictions, qui n'était que trop plein de cet amour qui avait sois disant été sa force face à Voldemort. Un sorcier puissant qui n'avait que trop l'âme du chevalier que l'on avait tant aimé qu'il soit pendant la guerre mais qui gênait en temps de paix par sa volonté à défendre ardemment ceux qui, aux yeux de la société, n'en n'avaient pas besoin ou ne le méritaient pas. Étrangement, la réalité de la vie n'était pas en accord avec cela.

Il gênait et on ne s'était pas privé pour lui faire comprendre. Même son entourage ne comprenait pas, lui demandant ce qu'il lui prenait de vouloir défendre des criminels et des animaux. Pourquoi aucun d'entre eux n'avait été capable de comprendre que c'était justement tout ça qui causait des guerres les unes après les autres dans leur monde. Cette façon de faire, centrée sur quelques uns pour marginaliser et persécuter tout les autres était l'origine de tout cela. Cette justice qui n'en n'avait que le nom mais qui tenait plus de règles partiales soigneusement choisie par quelques uns, était un fléau. Mais il semblait être le seul à s'en apercevoir. Le monde magique était criblé de problèmes et c'était là l'origine de tout. Mais il semblait que le monde magique préférait cela aux efforts des réformes et à la nécessité de se remettre en question. Lui n'avait pas pu l'accepter, pas après avoir tant souffert dans la guerre. Mais il avait pu faire et dire ce qu'il voulait, on l'avait vite relégué au rang de fou, de mage noir en devenir, disant qu'il essayait de se servir de sa puissance pour faire plier le monde à son bon vouloir... Ce genre de bêtises.

Très vite, il n'avait plus eu ni l'oreille ni la sympathie de personne. On l'avait viré du bureau des aurors et des innombrables disputes avec Ginny et son entourage l'avaient poussé à s'éloigner d'eux, à officialiser la séparation avec une bonne partie de ses amis d'autrefois. Cela avait été un argument de plus pour dire qu'il tournait mal même s'il n'avait pas compris la logique de cet argument. Il avait alors trouvé refuge dans sa maison d'autrefois : Poudlard. Minerva l'avait très chaleureusement accueilli, très heureuse. Et si à l'époque, le poste de professeur de défense avait été libre, il avait préféré opté pour celui de professeur de sortilège, Flitwick prenant une retraite mérité. Il avait voulu s'éloigner de ça, de ce monde de combat qu'il n'avait que trop connu et qui l'épuisait. La magie avait tellement plus à offrir que des combats. Il était devenu professeur à Poudlard, férocement protégé par tout le personnel de l'école en qui il avait trouvé de véritables amis. Minerva, Poppy, Hagrid, Horace, Neville... Il avait été tellement bien là bas avec eux. Travailler à Poudlard lui avait permis de se retrouver au calme dans un endroit qu'il aimait, de pouvoir réfléchir, apprendre.

Il avait été professeur puis s'était ajouté la charge de directeur de Gryffondor. Et dehors, on l'avait progressivement oublié, laissé en paix, lui le héros tellement traumatisé par la guerre qu'il n'avait plus les idées claires. C'était ce que l'on disait. Il était devenu sous-directeur de l'école puis directeur après la mort de Minerva dont-il avait tenu la main jusqu'au bout, ayant comme l'impression de perdre une véritable gardienne bienveillante avec elle. Bien des années avaient passé mais il n'avait pas vieilli depuis ses vingt ans. Et cela en effrayait plus d'un quand ce n'était pas la jalousie devant sa condition unique. Et avec les années, il en avait découvert toujours plus sur sa nature de maître de la mort et ses pouvoirs. Il l'avait gardé pour lui, ne voulant pas donner plus de raison aux autres de le dénigrer. Il s'était même aperçu que sa véritable apparence n'était plus celle d'un humain dont-il gardait pourtant l'apparence, doutant que celle de véritable ange de la mort qui était sienne rassure n'importe qui.

Capitaine de StarfleetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant