Il était si petit lorsque je l'ai attrapé, il flottait presque dans ma main. A travers la membrane aussi rouge que les roses du jardin d'Eden je pouvais voir son corps, inerte, aussi fin que du papier glace. Je l'ai serré contre moi, j'ai voulu lui tendre mon sein, lui chanter une berceuse.
" Ma toute petite." ai-je murmure, comme pour moi même, contre une oreille qui n'existait pas et n'existerait surement jamais.
Mes chairs devenaient visqueuses et moites. L'odeur du sang se diffusait dans la salle de bain et colorait l'eau crémeuse de mon bain. Je l'ai serré un peu plus fort, contre moi. Dans mes bras. Je voulais qu'elle retourne dans le creux de mes reins. Je voulais la porter une seconde fois. Mais il faisait noir, personne n'était là. Personne ne pouvait prendre mon bébé , personne ne pouvait le sauver. J'ai agrippé son corps un peu plus fort. J'aurais pu lui casser les os, en faire une poudre d'or et la jeter au vent. Faire une danse rituel autour d'une pierre, lancer des fleurs dans le ciel, embaumer ma peau d'un parfum de Lys et de Marguerites.
"Comme les cendres d'Etincelle." ai-je pensé. "Comme pour les fêtes de sa mort."
Oui. Recouvrir de couronnes de fleurs des têtes d'enfants. Appeler à la pleine lune les satyres et les lutins des champs. Demander à mes petites fées de me baptiser, puisque c'est le début du printemps. Pleurer autour d'un feu imaginaire. Rouler mon corps dans l'herbe, sentir ma poitrine se tendre, voir gouter le lait au bout de mes minuscules seins roses recouvert de pierres.
"Tu aurais du être une fée, mon tout petit trésor. Là, dans le creux de la forêt, tu aurais été en sécurité. Et aujourd'hui, tu n'as même pas de père pour te pleurer."
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Danse Érotique.
RandomNombreux sont les textes que j'ai écrit durant mon adolescence mais, malheureusement, peu ont survécu. La plupart ont été jetés, ou dans un élan de rébellion, brûlés. J'ai décidé de poster ici chaque texte que j'écrirai à partir de maintenant, pour...
