Souillon était une jeune femme à la peau très pâle. Les joues teintées de rose dû à de longues courses nue dans le froid et des cheveux aux reflets auburn qui lui tombaient en vagues sur les épaules et cachaient avec pudeur la naissance de son cou. Elle était orpheline, portait de grandes chemises d'hommes qui noyaient ses petits seins flasques et faisait disparaître la couronne de chair en son ventre. Le matin, alors que l'aube rouge éclairait vivement le cristal taché de ses fenêtres, Souillon se levait avec une assurance certaine puis éclatait de rire face à la vision de sa petite chatte grise endormie sur le lit. Le matou aux yeux bleus curieux aimait se prélasser entre les cuisses de son amie, installé sur le dos, les pattes vers le ciel.
Souillon n'utilisait pas de savon pour se laver, se contentant d'eau, quand elle y pensait. Mais tout comme sa maîtresse elle aimait sentir se peau crémeuse adoucie sous ses doigts sales. Elle avait donc rempli un vieux vase, ce dernier décoré de grossières fleurs ou vivait encore quelques perles vertes et badigeonné de morceaux de terre séchés dans le fond, d'une huile de coquelicot faite maison ainsi que de lavande et de coco. Avec vigueur, elle frottait son corps de ce mélange très gras et luisant. Ses cheveux en bataille elle les attachait en une simple queue de cheval afin d'avoir l'air présentable aux yeux de ses camarades de travail. Elle disposait ensuite un bonnet blanc sur sa chevelure brune. Une neige plongée dans un océan de nœuds noirs. Quant à sa robe orange déchirée puis raccommodée aux coudes, elle faisait ressortir le gris vert de ses yeux et les manches, bien trop grandes, cachaient ses ongles cassés, à moitié rongés.
Souillon était restée une petite fille au visage rieur. La jeune femme pouvait paraître aussi sauvage que délicate. Elle adorait grimper aux arbres. De son perchoir elle observait la comtesse presque totalement nue dans sa chambre. Ses seins minuscules parés de diamants qui lui tombaient en grosses boules sur le sternum la rendait, paradoxalement, encore plus féminine. Son dos musclé, couvert de grains noirs faisaient naître en elle une envie irrésistible d'y passer sa langue et de mordre avec ses dents dans les muscles saillants. Seule une jupe de satin couvrait ses fesses plates. Souillon, elle, arborait une croupe plus grasse qu'elle utilisait comme atout en se dandinant devant Monsieur Edgar, le père de Madame. Quel plaisir de voir ce vieil homme doté de longs cheveux blancs et d'une fine moustache baisser de gêne le regard devant cette provocante enfant. Pourtant Souillon n'était pas très belle. En vérité, elle était même plutôt laide. Mais sa séduction, sa sauvagerie, sa saleté, l'odeur d'herbe qui imprégnait sa peau à force de se rouler par terre comme une chienne en chaleur et l'embarras mélangé à l'envie qu'elle provoquait l'a rendait tentante. Ils se mordaient tous la lèvre à en pleuvoir du sang quand elle lisait au soleil, les pieds relevés, sons sexe à moitié découvert réchauffé par les éclats hardants de l'été.
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Danse Érotique.
RandomNombreux sont les textes que j'ai écrit durant mon adolescence mais, malheureusement, peu ont survécu. La plupart ont été jetés, ou dans un élan de rébellion, brûlés. J'ai décidé de poster ici chaque texte que j'écrirai à partir de maintenant, pour...