Partie sans titre 18

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Une robe lavande frôla le pale bras d'Edouard et une mélodie de tissus vaporeux résonna. Dans cette grande salle de bal éclairée d'un millier de bougie rouges, des femmes, la chair de leur buste décorée de fleurs ainsi que de crystals, leur cou paré des plus divines pierres précieuses, répondaient avec véhémence aux caresses des hommes de cette vaste pièce. Les bijoux qu'elles portaient, rubis, onyx verts, cytrines, jaspes rouges, aventurines, quartz, toutes ces couleurs se mélangeaient en une orgie cosmique et les coupes en verres remplies d'un exquis vin dans lequel mourrait des cerises fraiches rayonnaient de ce carnaval champêtre. 

Alors que les gorges des marquises, maitresses du plaisir sensuel, étaient couvertes de baisers, tandis que des langues expertes des nuits d'ivresses, des désirs charnels se perdaient entre leurs cuisses ouvertes, Edouard habillé de la plus élégante des manières attrapa la main veineuse de Solange. Ce garçon aux cheveux maintenant roux attachés en une longue queue de cheval plongea son regard miel et noisettes dans celui de sa tendre partenaire. Son corps devenu masculin était  couvert d'une ample chemise blanche aux manches bouffantes et son torse, rivière de lait, laissait entrevoir une cicatrice rosâtre symbole de sa renaissance au dernier printemps flamboyant.  

Doucement, il poussa la brune contre lui. Elle était si nymphiquement petite, ses seins corsetés s'écrasait contre la poitrine haletante de tendresse du jeune homme et ses boucles, telle une forêt noire, se rependaient dans son dos, caressant sa croupe dans une pluie délicate. Solange laissa sa tête tomber avec légèreté dans la nuque du garçon. Sa peau presque transparente et son odeur de mâle enivraient chaque être qui s'approchait un peu trop prêt de ce mystérieux prince.

"Nous avons tant combattu." susurra Edouard. " Nous avons tant souffert, mon amour. Nous avons été blessés, écorchés, torturés, séparés. Nous avons eu tellement mal. Mais me crois-tu quand je te dis que, malgré la souffrance dont mon ancien être mort ruisselait, j'aurais été jusqu'au bout de ma vie fatale, j'aurais voyager à travers ce miséreux monde pour te retrouver, te serrer fort contre moi, te posséder dans mes bras, cage dorée, pour ne plus te laisser t'envoler."

Des pétales rouges glissèrent, alors, sur le visage du roux aux reflets argentés, noyant ses joues, son nez, ses lèvres d'un maquillage sanguinaire pittoresque. Avec sa main nue, froide et frêle Solange essuya les fragiles goutes de sang qui déferlaient sur les clavicule saillantes du jeune homme, salissant ce tissu de soie blanc d'une pureté virginale. 

"Mon bel Edouard, pose ton front contre le mien. Sens nos peaux qui s'effleurent, ressens cette chaleur si délicate, si agréable. Laisse courir tes doigts sur la peau de mes seins. Et ta paume... Là. Doucement. Entends-tu mon cœur battre tout contre ta main? Entends-tu ce tambour de pleurs inconsolables quand tu n'es pas avec moi? C'est ce que j'éprouve chaque soir. Ma poitrine se tord, comme si des rubans s'amusaient à serrer l'organe qui me sert d'âme. Et je ne souhaite qu'une chose: mourir dans ces instants là."

Danse Érotique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant