La Femme Libre

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Son sexe avait une douce odeur de vin rouge. Edgar aimait y poser sa tête brune, sentir les palpitations de sa chair, lécher du bout des lèvres ce musque charnel. Son sexe couvert de dentelle forestière était un fruit rouge gourmand, une fraise gorgée de sève sucrée. L'écrivain aimait lui parler durant des heures infinies comme si il s'était agi d'une amante disparue dans la Lande retrouvée des années passées. De ses doigts il caressait tendrement les petits plies du  ventre de la jeune fille tandis que sa bouche se noyait au plus profond de son être, se perdant presque dans le tunnel sombre du plaisir féminin, à la recherche de la branche qui lui ferait quitter les planches. Puis leurs corps se mélangeaient, il lui attrapait les hanches et enfonçait son membre brûlant dans le creux de ce vagin débordant de quartz.  Comme une fleur au soir, ce dernier se refermait sur la virilité de l'homme lui ouvrant l'accès à des sensations enchanteresses. Ses pieds s'enfonçaient dans les draps lavande, cherchant l'élan pour la pénétrer plus profondément. Il n'avait pas peur de la casser et pourtant, ses épaules semblaient faites de papier et de cristal. Un simple hurlement du vent pouvait la faire disparaître, la ramener nue à l'océan.

 Elle lui donnait son corps dés qu'ils se voyaient. Sally était impudique, comique, souple mais méfiante. Elle roulait ses pâle hanches, relevait la tête, avançait son nez de louve pour l'enfouir dans le cou musclé d'Edgar. Il ne savait jamais si elle soupirait d'aisance ou d'ennuie. Elle était si petite. Quand il lui faisait l'amour il lui semblait voir grossir sa poitrine. Étrange fille mystique se noyant dans la vie parisienne, offrant aux passants des sourires et puis des rires. Elle croyait au bonheur malgré les douleurs. Elle avait peur de la mort, n'en parlait presque pas. En été, sa saison préférée, à peine réveiller et habiller elle sortait dans son village de campagne,  les pieds débarrassés. Edgar la voyait arriver au loin, sa silhouette élégante se mariant avec l'éclat du soleil de juillet. Il pouvait entendre à plusieurs mètres le tintement de ses boucles d'oreilles et de ses milliers de bracelets qui lui recouvraient le bras droit.  Alors il remettait tant bien que mal ses courts cheveux en place, coinçait un brin d'herbe entre ses lèvres, prenait une pause sauvage à la Henry Miller, puisqu'elle aimait bien cet artiste brutal.

Ils s'allongeaient dans l'herbe et récitaient des vers de Natalie Cliffrod Barnet. Plus ils étaient sensuels plus elle les aimait. Peut être le faisait-elle un peu exprès. C'est ce qu'il se disait parfois, que sa vie était un grand théâtre pittoresque, qu'elle était déjà à moitié comédienne à force de toujours tout surjouer. Mais, étrangement, cela l'avait plus fasciné que dérangé. Il fallait une grande énergie pour faire ce qu'elle faisait, sans jamais s'écrouler, à peine tituber. Et quand elle avait chaud, elle retirait son haut, découvrant au monde deux seins ni trop petits, ni trop gros parés de deux bijoux argentés. Une pierre rouge qu'elle s'était achetée lors d'une journée bleutée tapait gracieusement contre sa peau dés qu'elle se mettait à virevolter. A cet instant elle était différente, posséder par un esprit intérieur, pousser par son instant de femme. Son instinct de femme libre et sauvage. 

Danse Érotique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant