Osmose Lesbienne.

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Ada n'avait jamais rien ressenti de tel.

Ni tout ce luxe, ces grandes armoires en bois parfaitement vernies, cette coiffeuse parée de bijoux en pierres semis précieuses, et même cette imposante bibliothèque par laquelle elle avait du passer n'avaient autant fait vibrer son corps et son cœur que cet instant présent. Elle était allongée dans la position la plus vulgaire pour cette société du XIXéme siècle, les jambes écartées telle une prostituée attendant sagement que le démon arrive pour le nourrir. Sa longue robe en velours était remontée sur sa taille enrobée et de son corsage jaillissait comme deux coupes pleines, ces seins aussi lisses que de l'ivoire et aux bout desquels pointaient fièrement vers le ciel, deux petites perles de nacre rosées.

Son être entier semblait parcouru de spasmes et de tremblements, car une mystique langue s'était introduite en elle et s'activait à lécher goulûment son mont de Vénus. Les lins noirs de son pubis se faisaient délicatement tirer par une bouche barbouillée de rouge. Cette dernière embrassa une à une les cuisses blanches d'Ada, laissant ses lèvres se décoller lentement de sa chair parsemée de petits grains de beauté marrons, alors que des ongles parfaitement polis s'enfonçaient dans sa peau rougie.

Quand les tissus qui recouvraient les jeunes femmes furent tombés, s'éparpillant sur le sol, et par-ci et par-là, aux yeux de tous, des jupons couleur crème légèrement délavés à force d'avoir trop frotté dessus avec du savon à la lavande, deux corsets délacés et puis des bustiers et des traînes, l'une verte émeraude pour la rousse Ada, l'autre rouge, presque brune, comme si le sang des lunes l'en avait recouverte, pour la brune Geneviève. Seuls leurs bas blancs agrémentés d'un ruban et leurs bottines lacées recouvraient encore leurs corps. Et ne les faisaient paraître totalement nues.

Les deux amantes se serrèrent férocement l'une contre l'autre dans cette chambre devenue maintenant trop petite et bien trop sombre pour leurs ébats actuels. Elles se mordirent brutalement les épaules, y laissant des petites traces violacées de dents comme si du raisin y avait été écrasé, pétrissant leurs seins violemment et recourbant la tête dans des gémissements d'extase passionnés quand leurs intimités mouillées de désir se rencontrèrent, laissant leurs visages gonflés d'envie se frotter subitement.

Et alors que cette chambre se remplissait d'une odeur sauvage et enivrante, la lune, vieille amie des poétesses et poètes, les recouvraient de sa lumières d'ange.

Danse Érotique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant