Chapitre sans titre 28

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La dernière volupté des rayons grenats du soleil se déposait sur le jardin au mille fleurs. Des lys, des pensées, des pâquerettes bordaient l'allée et se mariaient avec les rosiers. La lavande et le coquelicot bombaient leurs têtes et la marguerite, toujours, dansait. Elle était debout, les orteilles vernis de rouge plongés dans l'herbe. Quelques gouttes d'eau se déversaient sur sa chair. Elle pouvait les sentir couler jusqu'à la pointe de ses pieds, et frissonnait à peine. Une chemise bleue nuit recouvrait tant bien que mal son corps, son dos, ses seins. Et un ventre aussi rond qu'une pleine lune, là, sous les yeux du ciel, se formait, prêt à craquer ce tissu délicat.

De loin, elle pouvait le voir, cet homme, venir à elle dans une marche féroce, lente, sure d'elle. Il effleurait à peine la terre. Une odeur de cigarette mélangée à celle d'un café fort, long, sûrement siroté dans un bistrot et puis, cette ardeur parisienne, cet air chaud, cette sueur comme un appel au sexe l'enveloppaient à mesure qu'il approchait. Ses grands yeux clairs, à elle, s'ouvraient, s'agrandissaient et la transformaient en animal sauvage qui a mal. Elle voulait qu'il les baise, qu'il les prenne et les portes à son cou, accrochés à une chaîne d'argent qui tapoterait de temps en temps contre son cœur, allant presque jusqu'à son membre.

Elle senti une chose, étrange, faire des sauts puis cogner son ventre. Ses jambes se raidirent, elle respira soudain bien plus vite. Mais une main se déposa doucement sur sa peau arrondie par un enfant. Cette main pourtant si dure, presque rocailleuse avait,, en cet instant, la délicatesse d'une plume de paon . La main du poète. La main de l'homme brun, à moitié invisible, qui gravite entre le ciel et la terre. La puissance de la foret, plus grande, plus somptueuse que l'éternel. Elle le voyait distinctement, maintenant. Toujours, elle avait oublié son visage. Intensément, elle essayait de le dessiner dans ses carnets, sans jamais y arriver. Elle le voyait bien, maintenant. Elle le voyait ce désir, pour elle, pointé dans son pantalon noir et ses cheveux bruns, noyé dans la nuit, qui tombant dans sa nuque brune.

Il n'y avait rien à dire, elle voulait juste sentir, ressentir. Tâter, caresser, humer. Avec ses lèvres, ses oreilles, son corps tout entier. Elle voulait plonger dans ce feu sacré, germer d'une poigné de sensualité. Tenir dans sa main les fleurs de la résurrection. Faire naître et encore, bien plus fort, renaître. Après l'amour, après la naissance de leur enfant. A lui. A elle.

Aucun son, aucune formalité. Seulement le bruit de cette robe bleue nuit qui glisse sur elle, qui, enfin, tombe sur terre. Et leurs bouches qui se reconnaissent dans une tendresse passionnelle. Leurs langues qui se transpercent. Ces seins qui, remplis de lait, caresse la peau du torse aux cicatrices violettes.


Et une épaule que l'on baise. Et un bijoux arraché qui brille sous la lune argentée.  

Danse Érotique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant