1679, Château de Versailles.
Les pans de la robe lit de vin de Béatrice frappaient violemment contre sa chair nue, laissant des traces rosées, presque rouges, apparaître. Dans quel déluge avait-elle posé les pieds? Et ou était Marianne, sa si douce Marianne, dans cette bruyante agitation? Les cris, les supplices, les pleurs déchiraient la cage thoracique et bouillonnaient dans les tempes de la jeune femme aux cheveux noirs ébènes tandis que, désespérément, son regard bleu ciel menacé par de gris nuages et le vent, passait de visage en visage. Il y avait ceux baignés de larmes qui font mal, ceux se noyant dans le sang qui attisent la pitié et ceux lacérés, parfois peints de marques violacées, qui rendent vivant. Plus loin, une femme traînée au sol, le corsage déchiré laissant voir au monde deux seins crèmes agrémentés d'une discrète émeraude accrochée par un ruban en cuir à son cou et tombant entre ces deux pêches pleines, s'était murée dans le silence. Elle semblait subir sa torture avec piété, comme une sorcière épuisée, condamnée à rejoindre le bûcher. Et l'innocence qui couvrait son visage comme une douce dentelle tandis que ses cheveux blonds, presque blancs comme des feuilles de papier, étaient intensément tirés par un être à la carrure imposante et aux yeux noirs tel du charbon, semblait passer inaperçue.
Cette scène d'une exquise violence fit tressaillir la brune. Son corps, tendu comme un bâton de marbre, resta planté durant une vingtaine de secondes dans ce couloir sombre seulement éclairé par quelques torches flambant grossièrement, accentuant la tragédie dont cette scène était emplie. Ce fut un homme sans âge, le crane chauve, couvert de cicatrices couleur rouille desquelles sortait du pus, qui,rampant au sol et la bousculant légèrement, s'affaissant à ses pieds et maculant ses jolies souliers chers payés, lui fit ainsi reprendre connaissance. Alors, soulevant sa traîne décorée de perles Italiennes, Béatrice s'élança vers cette femme, le cœur prêt à exploser, le souffle volé et les doigts crispés sur le tissus maintenant souillé. Avec une violence fulgurante quelle ne se connaissait guère, elle envoya s'écraser contre le mur l'homme à la fine moustache rousse, devenu, maintenant, facilement identifiable.
"Espèce de sale racaille." hurla t-elle.
Ses petits doigts de porcelaines s'enfoncèrent tyranniquement dans cette gorge saupoudrée de petits files piquants. Son étreinte se resserra sur la ronde pomme d'Adam qu'elle sentait sautiller entre ses mains tremblantes. Et pendant qu'elle voyait la vie partir pour laisser place à la mort, tendre créature ouvrant ses ailes noires et gluantes couvertes d'épines de roses, toutes ses pensées se tournèrent vers la nymphe allongée au sol et luttant pour rester éveiller.
Les genoux tremblants, prêt à se fracasser l'un contre l'autre. Les boucles lâchées grossièrement en une cascade de fleurs sur ses ronds petits seins caressant son corsage lit de vin rouge, Béatrice se précipita avec un amer goût d'angoisse dans le gorge, si bien qu'elle peinait à en avaler sa salive, au chevet de la belle blonde. Les lèvres entrouvertes et tremblantes de cette dernière cherchaient médiocrement un filet d'air à absorber, sa cage thoracique parsemée de coups, grappes de raisins presque noires, décoraient son épiderme blanc neige, presque transparent et où l'on distinguait des veines gorgées de baies mures, au bord de l'explosion.
(Texte non terminé.)
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Danse Érotique.
De TodoNombreux sont les textes que j'ai écrit durant mon adolescence mais, malheureusement, peu ont survécu. La plupart ont été jetés, ou dans un élan de rébellion, brûlés. J'ai décidé de poster ici chaque texte que j'écrirai à partir de maintenant, pour...