Chapitre 7

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-    « Sayuri !!! ». Shisui fut le premier à arriver auprès d'elle, qui perdit immédiatement connaissance. Cependant, Itachi la plaça tout de suite en Position Latérale de Sécurité, Kakashi lui frappa doucement ses joues, Obito lui serra la main, tous compressèrent ses plaies et grâce à tous ses frères d'armes agenouillés autour d'elle, Sayuri commença à ouvrir ses paupières. Cette fois était la première où elle était blessée au combat, et sentit de suite une immense culpabilité l'envahir, en ressentant cette horrible impression d'être un poids pour ses camarades. Sayuri voulut s'excuser, mais aucun ses cordes vocales n'émirent malheureusement pas de sons ni de paroles. Des larmes à la fois de chagrin et de douleur apparurent malgré elle aux creux de ses yeux, et Shisui ne put attendre plus longtemps pour agir. « Je m'occupe d'elle. », annonça-t-il d'un tel ton grave qu'Itachi, Obito et Kakashi ne tentèrent même pas de négocier. Shisui s'approcha ainsi d'autant plus de Sayuri, s'agenouilla près d'elle, glissa sa main gauche sous le cou de cette femme qu'il aimait tant, et passa sa main droite sous les genoux. « Tu es prête Sayuri ? Je te porte dans trois secondes. Un, deux, trois », lui souffla-t-il délicatement à l'oreille.

À son grand désespoir (comme celui d'Itachi, d'Obito et de Kakashi), Sayuri ne réagit plus. Son corps semblait bien trop léger face à la peine de Shisui, qui affichait une expression fermée et inquiète. Il lança un dernier coup d'œil à ses compagnons pour connaître leur top départ, et Itachi ouvrit la marche, Kakashi la ferma et Obito lançait régulièrement des regards (inquiétants) à Sayuri qui transpirait alors qu'elle grelottait... Elle commença également à tousser, et Shisui aurait tout donné pour être aspirer sa douleur.

Shisui avançait aussi tellement vite qu'Itachi, Obito et Kakashi ressentirent même de la difficulté à le suivre. Puis, ils se rendirent compte à peine quelques heures après leur départ inopiné que Konoha n'était plus qu'à quelques mètres d'eux. Shisui entra dans le village comme si les gardes étaient invisibles, et vola jusqu'à l'hôpital où il arriva essoufflé dans le hall, les bras et les jambes engourdis mais tenant toujours fermement Sayuri contre lui.

-    « Bonjour, avez-vous la possibilité de me communiquer l'identité de la jeune femme que vous tenez dans vos bras ? Connaissez-vous sa situation médicale actuelle ? De quels maux souffre-t-elle ? ». La voix apaisante de l'un des infirmiers de l'accueil permit à Shisui de revenir un instant à la réalité, lui qui détestait ces murs blancs.

Shisui tendit l'enveloppe que chaque ninja possédait dans l'une des poches de sa tenue. Les renseignements partagés permettaient au personnel médical de connaître le nom et le prénom de la victime, sa taille, son poids, son groupe sanguin, ses antécédents et son éventuel traitement. Shisui aurait bien pu le réciter par cœur, car il était en possession de chaque détail concernant Sayuri.

L'infirmier parcourut rapidement des yeux le papier, le replia, appela ses collègues brancardières et encouragea Shisui à lâcher Sayuri. Cependant, ce professionnel de santé lui communiqua immédiatement le numéro de la chambre, tout en le suppliant d'attendre dans le couloir.

Même si Shisui en ressentait profondément l'envie, il ne remit pourtant pas en cause l'ordre, et profita de cette première demi-heure habituelle de soin pour se passer sur le visage un coup d'eau froide, boire quasiment en une seule fois tout le contenu de sa gourde et de manger les fruits de saison sucrés qui sentaient bons. Puis, la porte s'ouvrit enfin subitement, laissant sortir l'aide-soignant, l'infirmière et la médecin :

-    « Bonsoir, ne vous inquiétez pas lorsque vous verrez Sayuri, nous retirerons normalement demain toutes les perfusions qui servent à la nourrir, l'apaiser, la maintenir dans un sommeil rassurant et réparateur et bien sûr la soigner. Sayuri ne souffre d'aucun de ses muscles ni de ses tendons, juste éventuellement de sa grande cicatrice, sauf de sa température corporelle qui est élevée. Elle est également déshydratée et sa gorge reste entamée de sa dernière grippe. Qu'avez-vous prévu ce soir ? ».

Shisui encaissa les mauvaises nouvelles mais répondit immédiatement au docteur qu'il resterait aux côtés de Sayuri. La médecin acquiesça, et le remercia pour sa dévotion. Shisui entra donc la pièce qui manquait selon lui cruellement de couleur, de fleurs, de vie... Il aurait sans aucun doute préféré venir pour une naissance. Or, Sayuri était habillée d'une longue tenue blanche (avec un imposant pansement au niveau de son bras gauche), sur un lit aux draps épurés et tirés, ses mains placées de part et d'autre de son corps, la respiration faible et surtout ses yeux clos. Cette vision horrifia Shisui qui s'avança doucement.

Shisui savait pourtant qu'il n'attendrait pas un quart d'heure de plus pour s'allonger au plus proche de Sayuri. Il posa ses affaires près du lit, sortit de son sac une tenue propre et décontractée, et se dirigea vers la salle de bain pour se laver. Il espérait que Sayuri l'attende le sourire du coin des lèvres, mais il trouva malheureusement la chambre telle qu'il l'avait quitté : froide et dépourvue d'espoir.

Shisui regarda alors une dernière fois par la fenêtre, et savait qu'il pouvait trouver l'un des corbeaux d'Itachi. Il saisit le petit papier et le crayon de la patte, griffonna un mot pour exprimer ses besoins, redonna l'ensemble à l'oiseau et le suivit malgré lui des yeux. En effet, il vit dans le reflet de la vitre la vision éteinte de Sayuri, et s'assit enfin auprès d'elle.

La peau pâle mais les lèvres naturellement rouges, les traits durs mais une expression paradoxalement sereine... Sayuri resterait magnifique pour Shisui, qui voulait la sentir auprès de lui, pour vérifier les battements réguliers de son cœur, la chaleur de son corps... Shisui aurait pu lui parler mais il préféra en tout premier lieu se laisser remplir de courage pour effleurer les doigts de Sayuri. Puis, il remarqua que ses cheveux avaient été détachés mais que ses mèches n'étaient pas coiffées comme d'ordinaire. Il se rapprocha, et sentit que son rythme cardiaque s'emballa. Et alors que Shisui se penchait pour se coucher auprès de Sayuri, il entendit par miracle sa voix devenue inaudible et rauque :

-    « Shisui... ».

-    « Sayuri ! ». Shisui se redressa d'un coup, et n'hésita même plus à plonger directement son regard dans celui de Sayuri. Elle cligna difficilement des paupières, et la toux grasse interrompit malheureusement ses paroles. Elle voulut redresser son buste mais ne réussit pas, mais put bien sûr compter sur Sayuri pour l'accompagner dans ce geste. Elle grimaça aussitôt de douleur. Elle devait souffrir de courbatures, et des larmes perlèrent malgré elle au bord de ses yeux. Néanmoins, elle vit pour la première fois l'amour sur le visage de Shisui. Il la regardait à s'en brûler les iris, et sourit enfin de soulagement. Et tandis qu'il tendit sa main vers Sayuri, elle laissa glisser sa joue sur les doigts de l'homme qu'elle aimait. « Je peux te serrer dans mes bras ? ». Tant pis si le délire fiévreux était l'auteur de cette interrogation, mais Sayuri serra si fort le buste de Shisui qu'il finit par déposer un baiser sur son front.

-    « Dors avec moi, au moins juste pour ce soir s'il te plait. ». Sayuri ne releva sa tête uniquement parce que Shisui serrait son menton.

-    « Pas juste pour ce soir, je t'en supplie... ». Shisui murmura cette déclaration sans ne trop croire à la réponse de Sayuri, jusqu'à ce qu'elle saisisse son visage des deux mains.

Sayuri et Shisui se regardèrent une dernière fois, et il plongea sur ses lèvres. Toutes leurs sensations étaient décuplées : ils étaient heureux, soulagés et surtout terriblement amoureux. Ils attendaient ce baiser depuis des années, avec toute la passion que ce dernier exigeait. Ils se séparèrent brusquement juste pour respirer, et Sayuri empoigna tout d'un coup le haut de Shisui pour l'attirer jusqu'à elle.

Sayuri et Shisui - Chroniques des aventures d'Itachi, d'Obito et de KakashiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant