Game of survival

𝐕 | 𝐕𝐞𝐠𝐚𝐬

« There's no escape
When fire meets fate. »

| Elijah |

Au dessus du Nevada, États-Unis
( 20:10 )

— Tu es insupportable Kaïs !

— Dit-elle alors qu'elle m'aime plus que son frère.

La discussion agitée de Kaïs et ma petite sœur parvient jusqu'à mes oreilles. Enfermé dans le bureau du jet, j'essaie de me récapituler le déroulé de la soirée qui commencera lorsque nous atterrirons à Las Vegas. Dans exactement vingt minutes.

Tout est prêt pour cette rencontre mystère prévue depuis maintenant quelques semaines et qui rend tout ce cartel, et moi par la même occasion, totalement euphorique. Si cette négociation ne fonctionne pas, c'est la force que nous allons devoir utiliser pour répandre notre poudre en Europe et ce n'est franchement pas la manière de faire que j'ai envie d'expérimenter maintenant.

La porte de mon bureau s'ouvre sur ma jeune sœur dont le visage est rouge d'agacement.

Merci Kaïs.

Alexandra referme rapidement la porte et s'appuie dessus en me foudroyant du regard.

— Tu es conscient que je vais très bientôt le trucider ? Ou mieux, le pousser par la pire de l'avion !

Un rire m'échappe alors qu'elle porte ses mains à ses tempes et les masse avec frustration, geste que nous avons tous les deux hérités de notre père.

— Il m'épuise cet idiot !

— Oui bien sûr, tu disais ça aussi certains soirs Alex ! tonne la voix de mon bras-droit derrière la porte.

Ma sœur se décale et me pointe la porte d'un geste excédé pour me désigner Kaïs. Je dissimule du mieux possible le sourire qui grandit sur mon visage pendant qu'Alexandra dresse ses cheveux blonds en un chignon impeccablement tiré.

— Tout est prêt ? je lui demande.

— Deux de nos équipes sont déjà arrivées et la troisième nous attendra à l'extérieur du casino. Le fils De Rosewhite viendra à nous de lui-même donc tu pourras profiter de la soirée, du moins au début.

Je hoche la tête avant de finir mon verre d'alcool et de me préparer à enfiler la dernière pièce de mon costume. Me positionnant face au miroir, j'enfile rapidement la veste noir qui vient orner la chemise blanche moulant mon torse. Alors que j'ajuste les manches, Alexandra se met derrière moi pour m'aider avec le col.

— Tu vas faire tourner les têtes des françaises mon frère, plaisante-t-elle.

— Si leur faire tourner la tête nous permet d'avoir ce que l'on veut alors je suis prêt à leur donner le tournis.

Un sourire en coin se dessine sur les lèvres rouges de ma soeur alors qu'elle se place à côté de moi. Nous nous observons longuement, réalisant petit à petit les ressemblances flagrantes entre nous. Le même nez droit, les mêmes lèvres bien dessinées, les mêmes fossettes.

Et tout cela, hérité d'une même personne...

— Tu lui ressembles de plus en plus Eli.

Et nous savons tous les deux de qui nous parlons.

— Espérons juste que je ne finisse pas comme lui.