| Elijah |
Villa des Wells; Los Angeles
( 10:00 )On a merdé.
Elle comme moi. Moi comme elle.
Putain. Je crois que c'est moi qui vais finalement appeler ce qu'on a fait une erreur. Et pourtant, même l'eau gelée qui coule sur mon torse n'efface pas le souvenir de son goût délicieux et de ses soupirs de plaisir. Elle a un goût de nectar sucré, addictif dont on n'est jamais rassasié.
Bordel, Rosewhite...
Je n'arrive pas à discerner correctement les derniers événements, ni à savoir si mon mal de tête est la conséquence de ma cuite d'hier ou de mes pensées qui dérivent inlassablement vers la monégasque.
Je ne perds pas de temps sous la douche et revêts rapidement mon pantalon noir et ma traditionnelle chemise blanche. Ce matin, je boutonne nerveusement mes manches, avant de m'attaquer aux boutons de devant. C'est à ce moment, où l'énervement et le stress font trembler mes gestes, que ma mère décide d'entrer dans ma chambre sans prendre la peine de frapper.
Vêtue d'une robe bustier couleur crème, elle a relevé ses cheveux ébènes en queue de cheval, tirant ainsi son visage déjà sévère.
— Bonjour mon fils, me lance ma génitrice en s'approchant de moi.
Elle pose ses mains aux doigts fins sur mes poignets et les fait quitter ma chemise. Elle entreprend ensuite de boutonner elle-même le haut de mon vêtement, pendant que je me tiens là, droit comme un piquet et incapable de bouger.
Quoi que je fasse, elle le verra.
— Tu assistes à la réunion ? je lui demande, le menton relevé.
— Non mais je viens néanmoins t'apporter mes conseils.
Je déglutit le plus discrètement possible, du moins je l'espère. Ma mère tente comme elle le peut de capter mon regard.
Ne vois pas à quoi je pense, ne la remarque pas.
— Ton oncle peine à tenir tes hommes en place sur le continent, Elijah. Après tout Aleksandar est un incapable, je l'ai toujours dit à ton père et ton grand-père mais ils n'ont jamais voulu s'en débarrasser.
Je serre la mâchoire en l'observant s'approcher de l'un des fauteuils de ma chambre, fauteuil sur lequel Mia s'est assise à moitié nue.
— Comment cela se fait-il que tu sois au courant de la situation de mes hommes et pas moi ?
— Aleksandar a tenté de t'appeler hier soir pour t'annoncer un début de rébellion à Dubrovnik, mais tu n'as pas décroché.
Sa voix est suspicieuse lorsqu'elle termine sa phrase.
— J'avais autre chose à faire.
Faire jouir Mia De Rosewhite.
Ma mère laisse échapper un soupir contrarié, vraisemblablement irritée par la discrétion que je porte à ma vie.
— J'irai moi-même en Croatie pour m'occuper de les rallier ou de les faire périr s'ils ne montrent pas de regrets.
— Tu dois y aller maint-
— J'ai dit quand j'aurai décidé.
Ma mère n'est nullement impressionnée par mon ton froid et mes sourcils froncés. Il en faut plus pour la faire trembler. Même avec un pistolet calé contre sa tempe, elle trouverait le moyen de garder son sourire narcissique.
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Game of survival
ActionDerrière le luxe et les jeux des casinos monégasques se cachent les dangers de la vie de gang. La fuite, la noirceur, la mort. C'est ce qui dirige la vie de Mia, jeune femme remplie de doutes dont la famille est à la tête d'une organisation illégal...