« You're on your on kid, you always have been »
| Luna |
Appartement d'Arthur
Manhattan, États-UnisOn dit souvent que rien n'arrive par hasard, qu'une force au dessus de nous a prévu nos épreuves. Pourtant, c'est dur de croire que le Seigneur m'a abandonnée, envoyée ici comme si j'avais la force suffisante pour faire face à un monde si sombre... Sombre mais pas inconnu.
Il avait promis. Il avait promis que les États-Unis serait notre sanctuaire. Il avait promis. Plus de coups de feu, plus de cadavres, plus d'illégalité.
Lo prometiste, papá. ( « Tu avais promis, papa » )
Un intense mal de ventre, broyant l'intérieur de mon corps, vient interrompre ma très courte nuit de sommeil. Je n'ai pas fermé les yeux, enfin presque pas... À peine trois petites heures baignées de frissons et d'insécurités, mon regard n'ayant pas quitté la raie de lumière passant sous le seuil de la porte. Ce mec ne dort jamais ?
Je me roule en boule alors qu'une nouvelle douleur transperce mon bas ventre tel des lames de couteaux. Je sais que bientôt, ces beaux draps blanc seront peints d'un rouge sang, preuve de ma douleur mensuelle que je partage avec la moitié de la population.
Blanche est ma pureté, mon innocence.
Rouge est maintenant ma vie, brisée et arrachée.
Tachée de péchés, hérités par le sang et la faiblesse.Je m'extirpe avec difficulté des draps, la douleur trop intense en moi. Mal réveillée, mon pied ne touche pas complètement le sol et je tombe malencontreusement, entraînant dans ma chute la table de chevet où se trouve une petite lampe ainsi que quelques livres et un réveil.
Un grognement m'échappe et très vite, il se transforme en un sanglot étouffé. Puis un autre. Et encore un. Et les larmes finissent par ruisseler sur mes pommettes. Je pleure ma douleur et mon épuisement. Ma frustration et ma mélancolie. Ce que j'ai perdu et ce que je n'aurai jamais. Je sais que je pourrais presque hurler, mais si je le fais, je ne m'arrêterais sûrement jamais.
— Ça va là dedans ?
Je relève la tête pour fixer la surface claire de la porte. Derrière elle, une voix m'appelle. Éthan, je crois ? Il continue de doucement frapper sur le bois, pressant ma réponse.
— Va-t'en ! Je vais parfaitement bien !
Mes dernières paroles sont brisées par un énorme sanglot que je tente de faire taire dans la paume de ma main. Je suis pathétique, ridicule.
— Je ne te crois pas, Fernandez.
— Je n'en ai rien à foutre de-
À quel moment ai-je cru que ça suffirait ? Non en fait, à quel moment ai-je cru qu'il n'y avait qu'une clé pour cette chambre ?
Le bruit du verrou qui cède sous la pression résonne dans l'espace presque vide de ma chambre et j'aperçois la tignasse blonde d'Éthan s'engouffrer dans la pièce, alors que je suis toujours à plat ventre sur le sol, les larmes coulant sans moyen de les arrêter et les fesses en l'air.
— Je te crois maintenant, c'est vrai que tu n'est absolument pas une demoiselle en détresse, clame-t-il d'un ton amusé.
Éthan me rejoint rapidement et s'accroupit à mes côtés avant de me présenter ses mains.
— Tu me laisses t'aider à t'asseoir ?
Désemparée et déjà à bout de force, j'acquiesce en fermant les yeux, une moue fatiguée sur le visage. Il pose avec douceur une de ses mains dans mon dos et l'autre sur mon épaule, avant de me faire basculer lentement. À genoux, je tente d'essuyer rapidement mes larmes avant que le bras-droit d'Arthur ne se relève. De ses yeux foncés, Éthan m'observe sans arrières pensées.
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Game of survival
ActionDerrière le luxe et les jeux des casinos monégasques se cachent les dangers de la vie de gang. La fuite, la noirceur, la mort. C'est ce qui dirige la vie de Mia, jeune femme remplie de doutes dont la famille est à la tête d'une organisation illégal...