𝐗𝐗𝐗𝐕 | 𝐆𝐮𝐢𝐥𝐭𝐲 𝐚𝐬 𝐬𝐢𝐧

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| Ivy |

Quelques secondes me sont nécessaires afin de me tirer de mes pensées, tournées vers un russe insupportable, et me concentrer de nouveau sur la discussion animée entre mes parents concernant les prochaines mesures à adopter avec le gouvernement de notre pays.

Arion, tu te rends bien compte que c'est impossible de gérer ce que dira le Times sur nos affaires, soupire ma mère.

Ses épaules tendues me font bien comprendre, tout comme le regard de celui qu'il aime plus que tout, que mon paternel a perdu cette bataille. Mon père a toujours voulu contrôler tout ce qui gravitait autour de lui et ce n'est que depuis son mariage avec ma mère qu'il s'est autorisé ses premiers lâchers prises. Néanmoins, il n'a jamais vraiment cessé de vérifier par lui-même le moindre mouvement des gens qui l'entourent.

Je sais... Je sais mon amour mais tu me connais, réplique-t-il en passant une main dans ses cheveux grisonnants avant de refermer l'un de ses dossiers.

Taylor laisse un rire lui échapper, provoquant le mien par la même occasion et faisant s'arquer les sourcils de son mari.

Un problème, jeune fille ?

Absolument pas, je réponds, sourire aux lèvres en secouant la tête. Je suis d'accord avec maman. Tu sais bien comment sont les journalistes, nous en avons tous fait les frais à un moment ou un autre, mais ce n'est pas pour autant que nous devons les écouter. Aucun de nos investisseurs ne le fait donc je ne vois pas pourquoi toi tu devrais le faire.

Écoute ta fille Arion ! Pour une fois qu'elle dit quelque chose de sensé, lance ma mère après m'avoir adressé un de ses regards amusés.

Faisant semblant d'être choquée, je lui envoie mon crayon de papier qu'elle attrape avec une facilité qui me déconcertera toujours autant. J'oublie souvent qu'en plus d'être une excellente mère et grand-mère, elle est aussi la présidente de la Torrence Company. Sans compter que les hommes de mon père ont juré allégeance à sa femme autant qu'à moi ou mes enfants. Et elle n'est jamais laissé sur le côté quand il vient le temps de prendre des décisions importantes.

Je n'entends pas la réponse d'Arion, une nouvelle fois perdue dans mes pensées. 

Je pense à mes deux enfants que j'ai hâte de retrouver bien que je ne les ai quitté que depuis une heure et je sais d'avance qu'ils auront trouvé un moyen pour m'en faire voir de toutes les couleurs à mon retour.

Alyana, tout juste trois ans, connaît déjà un bon nombre de techniques pour embêter sa famille et nous a fait réaliser, à notre grand désarroi, qu'elle est vraiment douée à ce jeu là. Mon benjamin, Levi Ivanov, est celui qui me rassemble le plus d'après mes parents. En plus d'avoir mes yeux, il est le plus discret et observateur des deux mais il parle très peu.

Ce qui est simple quand on est comparé à une petite fille qui fonce dans tous les objets qui sont autour d'elle.

Elijah n'aime pas Tommen, j'annonce avec lassitude en coupant la parole à mon père. Et Kaïs m'a posé des questions sur Isaure.

Ces deux révélations sont suffisantes pour tirer mes parents de leur échange. Ils se tendent, leurs regards perçants posés sur moi, oubliant leur échange. Le poids des interrogations dans leurs yeux me fait me renfoncer dans mon fauteuil.

Il a essayé de savoir ce qui était arrivé pendant les deux semaines où... Où nous étions en Russie, je reprends en éclaircissant ma gorge.

Ma gorge s'assèche lorsque les souvenirs de ces semaines de tortures me reviennent. Je tente tant bien que mal de les chasser, mais les hurlements de Mia refusent de sortir de mon esprit maintenant qu'ils y sont revenus.

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