𝐗𝐗𝐗𝐈𝐈 | 𝐊𝐧𝐨𝐰𝐢𝐧𝐠 𝐦𝐞, 𝐤𝐧𝐨𝐰𝐢𝐧𝐠 𝐲𝐨𝐮

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| Elijah |

Villa d'Elijah Wells, Los Angeles, États-Unis
20:00

La voix de ma sœur me sort de ma torpeur, enjoignant mes jambes à retrouver l'énergie suffisante pour me hisser hors de la pièce. Je n'ai pas besoin de luminosité pour retrouver la sortie. Je ne connais que trop bien le chemin à suivre pour sortir de cet obscur enfer. Je pousse la lourde porte blindée et plisse les yeux lorsque la lumière aveuglante de la salle à manger brûle ma rétine.

Les pas d'Alexandra se font de plus en plus proches et me forcent à accélérer mes actions. La lourde porte se referme, le son du loquet enclenché m'indique que cette salle restera une fois encore mon secret. Pallas me fait alors face, dans toute sa grandeur. La déesse a fière allure dans sa tunique florale aux teintes vertes, menant le centaure à son gré.

J'ai cru comprendre que Mia était admirative de cette œuvre ainsi qu'une fan invétérée de l'artiste florentin. Je trouve ses peintures trop colorées, trop florales. Mais Pallas et le Centaure fera toujours exception. C'est la dernière œuvre que mon père a obtenue avant son suicide. C'est d'ailleurs face à ce tableau qu'il s'est collé une balle entre les deux yeux. En grandissant, il m'est apparu évident que cette toile devait devenir la porte de cette pièce consacrée à mon père et ses actions.

Toujours occupé avec la déesse, lance ma sœur accoudée contre le mur de l'entrée.

C'est la seule femme de ma vie.

C'est gentil pour moi, répond-elle en venant poser sa tête sur mon épaule. C'est triste pour toi.

Sa remarque m'arrache un sourire tendre et je dépose mes lèvres sur son front. Qu'est-ce que j'aime cette gosse.

C'était la seule femme de sa vie aussi, ajoute-je le regard perdu dans le vide.

Je le sais bien, il voulait que je sois aussi belle qu'elle.

Tu la surpasses, je te l'assure petite sœur.

Je la vois rire en silence avant de rencontrer ses belles iris marrons qui se relèvent vers moi.

Je ne sais pas, mais comme elle, je fais peur aux hommes et les enfants me fuient.

Alors la lignée des Wells s'arrêtera avec nous.

Tu l'entends hurler depuis l'enfer ? me demande amèrement Alexandra.

Et nous dire que nous sommes les plus grosses déceptions de sa vie ? Qu'il aurait dû nous étouffer à même le ventre de notre mère ? Bien sûr.

Ma sœur resserre tristement ses bras autour de mon torse, la mine transformée par une tentative vaine de maintenir son sourire, rendu flétri par le souvenir de notre père.

Je ne t'ai jamais vu aussi attentif envers cette œuvre que ces dernières semaines, chuchote Alex contre ma poitrine.

Le souvenir de Père me hante particulièrement ces derniers temps.

Tu es sûr que l'affection de Mia pour ce tableau n'a rien à voir avec ta fascination soudaine ?

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