Anarchy tome 1

XI

Des frissons n'arrêtent pas de parcourir mon corps à cause de la fraîcheur de cette pièce.

L'eau imprégnée sur mon pull et mon jean n'aide en rien. Au contraire, cela amplifie mes frissons.

La porte s'ouvre plus délicatement que la normale. La tête de Will passe dans l'encadrement avant de complètement entrer dans la pièce.

Sa démarche n'est pas très assurée ce qui me conforte dans l'idée qu'il n'est pas très clean.

Will attrape violemment ma mâchoire entre son pouce et son index pour que je le regarde dans les yeux.

- Si tu me regardes comme ça tu vas le regretter.

Mon cœur s'accélère et ma lèvre inférieure commence à trembler lorsque je comprends ce à quoi il veut faire allusion.

Mes yeux se ferment pour ne pas le regarder et espérer qu'il s'en aille aussi vite. Mais ce n'est pas le cas.

Je sens son corps se coller au miens alors qu'il me pousse contre le mur derrière moi. Mon poignet me fait mal à cause de la chaîne qui le retient et de la distance qui me sépare du point de départ de la chaîne.

Mes jambes tremblent de peur alors que Will commence à caresser ma joue de sa main libre.

- Chuuut, n'est pas peur.

Son haleine empeste l'alcool, je pourrais presque sentir le whisky mélangé à je ne sais trop quoi s'inviter dans mon sang alors que je n'ai pas bu.

Un seul souffle de sa part et je pourrais être bourrée tellement il a bu.

Will ne lâche pas ma mâchoire, au contraire, il l'a serre un peu plus. Je tape sur son bras pour le faire lâcher mais il semble s'en foutre royalement puisqu'il rigole.

Ses lèvres se posent sur mon cou et des larmes s'écoulent de mes yeux sans que je ne puisse les retenir. Je pose mes mains sur son torse pour essayer de le repousser mais ça ne serre à rien.

La porte s'ouvre sur un homme que je ne parviens pas très bien à voir tellement ma vision est trouble. Will me lâche enfin pour se tourner vers la personne qui vient d'entrer.

- Will, faut que t'aille dormir. On avait dit: pas touche à la fille.

La voix de Ricardo, un des hommes qui habitent ici et qui m'a apporté des plateaux repas lorsque personne ne le faisait, se fait entendre pour mon plus grand bonheur. Je le remercie intérieurement de m'avoir libéré de ce connard sans nom.

Will râle puis je le vois partir de la pièce tandis que Ricardo reste près de la porte. Il la ferme puis s'assoit sur la chaise en face du lit dans lequel je dors depuis je ne sais combien de temps.

Enfin, dormir est un bien grand mot. Je ne le fais pas vraiment, je n'y parviens pas. La peur que l'un d'entre eux viennent me hante jour et nuit, et m'empêche de ce fait de dormir.

- Calme toi, je ne te ferai rien. 

Il a l'air plus jeune que moi, peut être vingt ans ou vingt et un tout au plus.

Mon cœur de calme en me rendant compte qu'il ne ment pas puisqu'il ne bouge pas d'un centimètre.

D'un pas mal assuré, il s'approche en me montrant ses mains qui contiennent des vêtements propres. Il me les tend avant de se tourner vers la porte afin de me laisser un petit moment d'intimité.