XII

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J'ai compris bien trop rapidement les traits sur le mur derrière moi. Ce sont les anciens kidnappés qui ont fait ces traits pour essayer de compter les jours qu'ils ont passé ici. Avec mon ongle, j'ai pu en faire deux.

Du moins, je suppose que cela fait deux jours que je suis ici. Will est venu plusieurs fois et il était habillé différemment entre deux visites. J'en ai donc conclu que les jours s'étaient écoulés. Ici, j'ai vite perdu la notion du temps.

Peut-être qu'il aime simplement se changer plusieurs fois par jour mais je ne pense pas. Pratiquement personne ne se change trente fois par jour.

Si beaucoup de gens le font.

- Roooh... ferme la.

L'homme présent sur la chaise me lance un regard interrogateur avant de s'allumer une cigarette.

Son crâne luit à cause de la forte luminosité de la lumière. Quand je l'ai vu la première fois, j'ai cru qu'il avait une calvitie mais ce matin, enfin tout à l'heure, il s'est rasé le crâne devant moi en mettant tout les petits cheveux qu'il a retiré dans un bol sur la petit table devant lui.

- À qui tu parles ?

À qui je parle ?

Si je te le dis, tu vas me prendre pour une folle.

Je préfère me taire et ne pas être prise pour une dégénérée qui devrait être enfermé dans un hôpital psychiatrique plutôt qu'ici.

Peut être que c'est la solution en fin de compte. Je suis persuadée que les hôpitaux psychiatriques, les résidents sont beaucoup mieux traités qu'ici. En même temps ce n'est pas très compliqué de faire mieux.

La voix de l'homme est plutôt douce comparé à celle de Will et de l'homme avec qui il parlait la dernière fois. Je me sens un peu plus en sécurité avec la présence de ce type même si je ne le suis absolument pas ici. Encore moins que dans le quartier pourri de Kit.

Je fixe le bracelet avec lequel je joue depuis que je suis ici. Celui qu'Amaury m'a offert quand il est rentré des premières vacances qu'il a passé avec Kit. Il était tellement fier de me dire qu'il l'avait payé avec son argent de poche. Un sourire étire mes lèvres en me rappelant ses paroles:

« C'est pour toi. J'ai acheté avec mes sous, trois pièces. T'aimes bien ? »

Bien sur que j'aime ton bracelet mon crapaud.

Mes yeux se ferment tout seul mais je refuse de dormir bien que j'en ai affreusement besoin. Depuis que je suis ici, je n'ai pas réussi à fermer un seul œil à cause de la lumière qu'ils ne ferme jamais et de la peur de me faire agresser ou violer par l'un d'eux.

Mais hier, j'ai cédé. Je ne m'en étais même pas rendu compte, il aurait pu se passer n'importe quoi pendant que je dormais. Quand je me suis réveillé, il y avait Ricardo dans la pièce. Au départ j'ai eu peur mais, je sens qu'il n'est pas méchant.

- Ho je t'ai posé une question.

L'homme claque des mains en s'approchant du lit. Il pose son index sous mon menton pour que je le regarde dans les yeux.

- T'as une sale tête. Dors ça te fera du bien.

- Je pourrais avoir de l'eau, s'il vous plaît.

Anarchy tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant