Éprise d'un Viking

Chapitre 6 - Guerre froide

Les semaines qui suivirent, Judy s'instaura une routine confortable qui l'aida à s'intégrer peu à peu dans le clan. Elle ne commençait jamais une journée sans avoir pris un bon bain revigorant en pleine nature ensuite, elle partageait sa journée avec Eirick qui lui enseignait le métier de guérisseur, les traditions du village et qui lui présentait une bonne partie des membres du clan. Elle passait également beaucoup de temps avec Thora, qui lui enseignait le combat et partageait chaque jour des repas avec elle puisque Duncan s'invitait également très souvent à la table de Judy.

Les deux jeunes gens étaient tombés amoureux et elle était plus que ravie de voir son frère heureux avec une femme comme Thora. Elle enviait l'amour qu'ils partageaient et elle se demandait sans cesse si elle connaîtrait un jour une histoire d'amour aussi intense et durable. Cependant, elle évitait encore les gros banquets qui se tenaient le soir dans la grande salle au milieu du village, car les hommes buvaient beaucoup et avaient bien trop fréquemment les mains baladeuses.

Enfin, la vraie raison de cet évitement était surtout que Gunnar et elle se vouait désormais un mépris sans vergogne. Il n'hésitait pas à la provoquer ouvertement en lui lançant constamment des piques ou alors, il décidait de totalement l'ignorer pendant des jours et Judy ne supportait plus ce climat de conflit passif agressif. Elle ne comprenait pas comment ils avaient pu en arriver là, mais ne cherchait plus non plus à le comprendre, car cet homme était aussi compliqué que l'était leur relation. Elle ressentait malgré tout ça une profonde attirance pour lui et elle était persuadée qu'il le savait. Peut-être cherchait-il justement à la repousser en adoptant ce comportement avec elle.

Un matin ensoleillé et chaud, elle fut réveillée tôt par des coups énergiques donnés contre sa porte. Elle se réveilla alors toute groggy, ouvrit la porte et deux tornades nommées Thora et Eirick pénétrèrent dans sa demeure auparavant calme.

- Prépare-toi ma belle ! Aujourd'hui, tu viens nous aider à terminer le drakkar que nous avons mis des mois à construire tous les deux ! Duncan sera là aussi ! Exulta Thora.

- Très bien, mais sortez de chez moi et laissez-moi aller prendre un bain avant de m'embarquer ! Rétorqua Judy en baillant.

- On t'attendra sur la plage à l'est du village ! L'informa Eirick avant de poser un baiser délicat sur son front et de repartir gaiement avec Thora.

Judy se mit alors en route plus tôt que d'habitude pour la rivière et se dépêcha d'entrer dans l'eau pour ne pas faire attendre ses amis trop longtemps. Cependant, ce matin-là, elle se sentait observée et avait du mal à se détendre, alors elle écourta son moment bien-être du matin et s'habilla en vitesse avec des vêtements confortables. Soudain, un craquement de branche se fit entendre au loin alors Judy sortit délicatement le couteau que lui avait donné Thora à son entrée officielle dans le clan. Elle avait dû apprendre à s'en servir, car la vie chez les vikings était parfois dangereuse pour une femme seule. Elle prit une grande inspiration et tenta de repérer l'intrus aux bruits qu'il faisait, comme le lui avait appris son amie, et lorsqu'elle fut certaine que la personne était derrière elle, elle se retourna vivement et le fit tomber à terre avant de le coincer de son corps et de glisser son couteau sous sa gorge pour le bloquer définitivement.

– Joli coup l'écossaise ! S'exclama Gunnar en riant. Judy ne l'avait pas reconnu avec l'adrénaline, mais eût encore plus envie de lui trancher la gorge maintenant qu'elle le savait à sa merci.

- Bon sang Gunnar ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu m'as fichue une de ces peurs ! Il n'y a jamais personne quand je viens habituellement, s'exclama-t-elle furieuse sans relâcher la prise qu'elle exerçait sur lui.

- Je venais simplement me baigner l'écossaise et même si j'aime beaucoup le fait de te voir me chevaucher de la sorte, j'aimerais que tu dégages de mon chemin pour que je puisse continuer à faire ce que je faisais, lui répondit-il avec son insolence habituelle.