𝐋ovestory ,, 𝐎ne shot x reader

𝐇oodie ,, fem reader

𝐔𝐍𝐈𝐕𝐄𝐑𝐒:

Creepypasta

𝐏𝐑𝐎𝐍𝐎𝐌𝐒:
- Elle (she/her)

𝐓𝐑𝐈𝐆𝐆𝐄𝐑 𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆:
évocation de la mort, deuil difficile

𝐋𝐎𝐍𝐆𝐔𝐄𝐔𝐑:
Environ 1110 mots

𝐓𝐘𝐏𝐄:
X reader, hétéro

𝐃𝐀𝐓𝐄 𝐃𝐄 𝐏𝐔𝐁𝐋𝐈𝐂𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍:
13 février 2023

𝐏𝐑𝐄𝐂𝐈𝐒𝐈𝐎𝐍𝐒:
Encore une fois, j'ai pris quelques libertés au niveau du contexte, mais j'ai essayé de garder un minimum de réalisme.

★

Deux clics. Deux clics sur la souris de son ordinateur avaient pu faire couler un torrent de larmes sur les joues du proxy. Ressentir des émotions était mal, les montrer l'était terriblement. Il ne se souvenait même plus de la dernière fois qu'il avait pleuré, et à cet instant, il pleurait comme un enfant. Honteux de pleurer, il ne pouvait cependant pas s'arrêter, tout était de sa faute. C'était la première fois qu'il se sentait aussi coupable depuis que son rôle de proxy lui avait été imposé. Depuis tout ce temps, il n'avait pas craqué une seule fois, mais il était temps.

"- C'est bon, tu me filmes ? Ok!"

Une voix enjouée venait de sortir des hauts parleurs de l'ordinateur. Une voix qui renforça sa tristesse, et le fit s'écrouler encore plus. C'était SA voix, une voix qu'il aurait pu reconnaître entre milles. La voix de la femme qu'il avait aimée, et qu'il aimait toujours. Sa vision brouillée par les larmes se posa sur la jeune femme présente sur l'écran, une guitare acoustique entre les mains, elle tentait, tant bien que mal, de reproduire l'air de sa musique préférée. Il se souvenait encore de ce jour, et de tout les détails concernant la jeune femme, son toucher, son odeur, ses manières, absolument tout.

"-Tu te débrouilles bien.

-Merci!"

Elle avait continué à jouer d'un air enthousiaste, avant de faire une fausse note et de soupirer. Sa technique n'était pas parfaite, et pourtant, elle avait réussi à faire sourire Hoodie. Ce fut ensuite avec un grand sourire que ce regard se posa sur la caméra. Et à ce moment là, son rire, le rire qu'il connaissait si bien, retentit.

"-Tu pourras me filmer de nouveau quand j'aurais réussi à jouer comme une pro?"

De rage, il ferma brutalement l'écran de son ordinateur, et débrancha le disque dur qu'il jeta dans la pièce. Il se souvenait lui avoir répondu que oui, sans même se douter que ce jour n'allait jamais arriver. Ils s'étaient promis tant de choses, des promesses optimistes qui n'attendaient qu'à être réalisées, et il était juste là, séchant ses larmes à l'aide de la manche de son sweat jaune. Quelques dizaines de minutes passèrent, durant lesquelles personne n'osa déranger le proxy, pas même son maître, qui haïssait pourtant voir ses pions ressentir des émotions, mais agir aurait fait pire que mieux, il le savait. Puis, il osa se lever pour récupérer son disque dur. Le nom de sa bien aimée était toujours inscrit dessus au marqueur. Il se souvenait aussi de ce marqueur, celui qu'elle lui avait donné, juste pour qu'il se souvienne de sa couleur préférée, la couleur avec laquelle son prénom était écrit avec une belle écriture et quelques cœurs autour.

Il l'avait aimée, il l'avait aimée plus que n'importe qui. Plus que n'importe quoi. Et elle, elle l'avait aidé, et aimé peut-être encore plus fort qu'il l'avait fait. Elle était au courant de tout à propos de lui, il lui avait dit, et c'était ce qui avait couru à sa perte. Ces foutus creepyhunters n'avaient pas manqué de tout faire pour obtenir des informations, mais elle n'avait rien dit, pas le moindre mot, et elle avait été considérée comme une menace. Et Hoodie ne savait que trop bien le sort qui était réservé aux menaces...

Le nombre de photos et vidéos contenant le magnifique visage de la jeune femme sur ce disque dur était incalculable. Il la filmait et photographiait tout le temps tant il trouvait sa présence réconfortante. Ce disque dur lui servait, en temps normal, pour ses journées difficiles, voir son visage sur l'écran de son ordinateur l'aidait beaucoup. Mais ce qui l'aidait le plus, c'était les vidéos d'eux. Ils s'enlaçaient, dansaient maladroitement, mais ses préférées étaient celles où le visage de la jeune femme se tordait de peur devant les films d'horreur qu'ils visionnaient ensemble. Après ça, elle avait l'habitude de se rapprocher de lui pour coller son corps au sien, et tenter d'obtenir un peu de réconfort corporel après les frayeurs causées par ce qui pouvait apparaître à l'écran.

L'annonce de sa mort était encore récente, et il avait eu l'impression de ne jamais pouvoir s'en remettre. Chaque personne disait cela, après avoir perdu un proche, mais chez lui, c'était... Différent.

Elle était devenue sa raison de vivre, l'amour de sa vie. Celle qui le réconfortait quand tout n'allait pas bien, et qui pleurait à sa place dans les situations difficiles. Il s'en voulait d'ailleurs terriblement pour cela, c'était toujours elle qui réagissait face aux événements qui pouvaient se dérouler dans sa vie. Il aimait tout lui raconter sans montrer la moindre émotion, il aimait se sentir compris, mais il n'aimait pas quand après quelques minutes de conversation, il l'entendait renifler et la voyait sécher ses larmes, comme il essayait de le faire actuellement. Mais, dans un sens, il aimait aussi la consoler, la prendre dans ses bras, sécher ses larmes avec les manches de son sweat, pour ensuite embrasser ses lèvres humidifiées par ses larmes.

Savoir qu'il n'allait plus jamais pouvoir entendre sa voix et la voir directement ou sentir sa peau contre la sienne lui procurait une douleur insupportable. Elle était dans son esprit, elle l'avait toujours été, et pour une fois, les pensées à son sujet étaient désagréables.

Chaque jour, il se battait pour elle, tuait pour elle, vivait pour elle, et réussissait ses missions pour elle. Qui aurait cru qu'il n'allait pas être le premier à périr ? Et le pire était qu'il n'aurait pu abandonner. Ils avaient eu cette conversation de nombreuses fois, ils savaient très bien ce qui les attendait.

"Ce qui me blesserait plus que ta propre mort, ça serait de te voir perdre toute envie de vivre après la mienne."

Cette phrase était encrée dans sa mémoire, et en cet instant précis, il aurait aimé l'écrire partout, entendre sa voix prononcer encore une fois ces mots qui le rassuraient. Il devait être digne, ignorer sa mémoire, sécher ses larmes, et passer à autre chose.

Et c'est ainsi qu'il se retrouva, encore une fois, à supprimer ses émotions, à enfiler sa cagoule, et à repartir servir Slenderman sans émettre la moindre plainte. Sa vie monotone allait la devenir encore plus. Mais il n'avait pas le choix, il n'allait plus jamais l'avoir. Son échappatoire était perdu à jamais. Et comme ils se l'étaient promis, il avait simplement faussement repris goût à la vie, toujours avec le goût amer de sa disparition ancré à jamais en lui.