VincentAu départ, je devais juste vérifier si les infos de ce vendu d'Adrien Carignon étaient correctes. Il m'a fait hacker le téléphone du père de Naomy et il a vu qu'il lui a loué un appart dans le campus. Je devais vérifier si c'était bien son appart et prendre quelques photos d'elles. Il m'a demandé d'en compiler plusieurs afin de faire chanter le père avec un dossier solide. Mais il m'a dit que si c'était pas suffisant, je devrais poser des caméras à l'intérieur. J'espère vraiment que son père va se secouer le cul, parce qu'aller aussi loin, ça me dit vraiment rien.
Au lieu de me contenter des quelques photos quand elle a quitté la résidence, je l'ai suivie. La voir sortir en mini-jupe alors qu'il fait quasi nuit, ça m'a mis hors de moi. Elle sait pas qu'il y a des détraqués dehors ? Le campus n'y fait pas exception, au contraire. Mais les affaires comme ça sont souvent étouffées, parce que ça nuit à la réputation de l'université. Généralement, les étudiantes sont très bien dédommagées (même si, à mon sens, il n'y a aucune compensation à la hauteur des dommages psychologiques) et l'affaire n'existe plus. Je le sais très bien, puisque mon cher mentor fait partie de ces gens-là. Je me demande comment j'ai pu être aussi naïf que pour accepter de travailler pour lui. Putain, mon obsession pour atteindre mon but va me perdre un jour, je le sens.
Donc je l'ai suivie. La preuve, j'aurais pu très bien être un détraqué moi-même. Ça ne fait pas vraiment de moi une personne saine de la suivre comme ça, mais s'il lui arrive quelque chose avant que son père n'abandonne ses plans, je peux dire adieu à mon poste de bras droit. Si je l'ai fait, c'était purement professionnel.
Et puis, elle est entrée à la bibliothèque et ça tombait bien, parce que je devais justement aller récupérer le livre dont j'avais besoin pour le cours du lendemain. Le cours qu'elle suit, évidemment, ça fait partie du plan. Et quand j'ai demandé des infos à la bibliothécaire, cette cruche m'a dit qu'elle avait oublié de le réserver. S'il y a bien une chose qui m'énerve par-dessus tout, ce sont bien les gens incompétents. Je devrais en parler à Carignon pour qu'il la fasse virer plus tard.
Quand j'ai cherché après le livre, j'ai vu qu'il était posé sur la table où elle était en train de travailler. Je me suis dit que ça pourrait être une bonne manière d'établir un premier contact avec elle. Je mentirais si je disais que j'ai pas pris un malin plaisir à l'emmerder comme je l'ai fait. J'ai même pas eu le temps de lui expliquer que j'avais réservé le livre avant elle et que donc, techniquement, il me revenait de plein droit. Elle qui est montée sur ses grands chevaux direct. J'aurais pu lui expliquer la situation, mais la foutre en rogne, c'était bien trop drôle. Si c'était à refaire, je le referais. La manière dont le rouge lui est monté aux joues et dont ses yeux lançaient des éclairs... C'était bien trop drôle. Et pas que drôle. Elle s'est levée si vite que sa jupe a virevolté en caressant à plusieurs reprises ses cuisses parfaites, ce qui a attiré mon regard vers ses hauts bas noirs... A-t-elle seulement conscience de sa puissance d'attraction dans une telle tenue ? Elle a réveillé une partie de moi que je pensais morte. Enfin, mécaniquement active, mais rien de plus. D'ailleurs, la revoir dans ma classe, habillée comme ça, ça m'a juste donné envie de la prendre sur le bureau, devant tous ses petits camarades. Juste pour la remettre à sa place, pour lui apprendre qu'elle ne peut pas m'insulter comme bon lui semble. C'est bien ce qui me fallait ça. Un petit cul pour me distraire. Je la laisserais pas compliquer tout. Je vais faire ce que Carignon m'a demandé et déguerpir. Pas de place pour une paire de seins dans l'histoire. En plus, les siens sont quasi inexistants. Je devrais être indifférent face à ça, mais le fait qu'elle soit si petite et si fine... ça la rend si malléable. Je pourrais en faire ce que je veux, et putain que ça serait bon.
Je m'administre une tape sur la joue. C'est pas le moment de penser à ça. Ça fait plus de huit ans que je me décarcasse pour dégoter le meilleur job qui soit dans la politique. Je peux pas dévier de mon objectif. Je pense que l'abstinence doit me monter au cerveau. Ça doit faire trop longtemps que j'ai pas baisé quelqu'un. Il va falloir que je remédie à ça si je ne veux pas tout faire foirer. Bien qu'à y réfléchir, ça pourrait faire partie du plan... Non, ce serait aller trop loin. Je pense pas que le père serait très content. De toute façon, elle ressemble plus à une ado qu'à une femme et je veux quelqu'un qui a de la prestance, pas une gamine.
J'ajuste la petite caméra dans un coin du bureau et vérifie l'image qu'elle renvoie sur le pc. Je vais lui filer le livre. Faire quelques menaces vers l'objectif quand elle aura le dos tourné, envoyer ça à Carignon et attendre de ses nouvelles. C'est aussi simple que ça.
J'entends toquer à la porte, ça doit être elle. J'étais pas sûr qu'elle se pointerait aujourd'hui, vu l'heure tardive. Je réajuste ma cravate à l'aide de mon reflet dans le miroir et admire mon allure. Satan serait bien ridicule à côté de moi. Je me poste devant mon bureau et m'appuie légèrement dessus, les bras croisés. Que le jeu commence.
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Sombre vengeance [terminée]
RomanceQue feriez-vous si vous rencontriez un homme charmant, mais à l'aura très sombre ? Que feriez-vous si cet homme devenait votre professeur ? Et même pire, que feriez-vous si cet homme n'était en fait pas celui qu'il prétendait être ? Naomy est à l'un...