Chapitre 14 : joli petit mouton

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Vincent

Je la regarde s'asseoir. Elle tremble autant que le moteur de ma moto. Je vois qu'elle essaie de le cacher en tenant bien ses mains devant elle alors je vais éviter de faire une remarque sur ça.

Elle regarde tout sauf moi. Je vois pas ce que la pièce a d'intéressant et encore moins de mieux que moi. C'est peut-être parce que je l'intimide et je dois dire que cette raison-là me plaît.

Un sourire carnassier se dessine sur mon visage. J'essaie de le réprimer quand je m'en rends compte, sinon elle va se barrer en courant. Ça me donnerait juste envie de la poursuivre, de la plaquer au mur et... Depuis quand je suis attiré par son petit cul ? Je déconne. Ça doit être toutes ces heures à la surveiller avant de l'approcher officiellement. Et de continuer à le faire après. Je fais que ça depuis des semaines, ça a dû me monter à la tête. À part que plusieurs raisons me viennent en tête. J'aime bien les filles assez petites et très fines dans son genre, ça la rend très malléable. Et y a pas que ça, elle a un air qui me donne envie de l'emmerder, pas méchamment, mais la titiller assez que pour voir sa moue contrariée. Elle a l'air intelligente aussi, pas plus que moi, ça serait compliqué de me rattraper, mais à sa façon. J'aurais presque envie de lui apprendre à jouer aux échecs et à la baiser à chaque fois qu'elle perdra. Je la laisserai peut-être gagner, une fois, mais je pense pas. Il faudrait pas qu'elle prenne la grosse tête non plus, et le résultat serait le même, elle demanderait que je la prenne sur la table sans tarder.

Je remarque un truc qui bouge en face et je reviens à moi. Merde, je l'avais presque oubliée, presque. Elle attend, en silence, bien sagement, que je lui explique ce dont je veux lui parler.

Good girl, pensé-je dans ma tête.

Je sens ma queue se durcir. Le monstre se réveille, merde c'est pas vraiment le moment. Je repense brièvement au conflit de la Russie et à toutes les conneries que ça va engendrer pour me calmer. Je joins mes mains devant, appuie mes avant-bras sur le bureau et me penche vers elle en plantant mon regard dans le sien.

— Il va falloir que tu restes avec moi pendant un petit temps.

Ses yeux s'écarquillent et sa bouche s'arrondit. Je me demande si c'est elle ça qu'elle ressemblerait si je m'enfonçais brusquement en elle, une main autour de son cou, l'autre maintenant ses mains dans son dos. Je divague encore.

— Quoi ? s'écrie-t-elle d'une voix aigüe.

Elle entreprend de se lever. Je la stoppe dans son élan en lui faisant signe de se rasseoir.

— Tu ferais mieux de m'écouter avant de t'enfuir.

Je la vois hésiter et je me rends compte que ce n'est pas la bonne approche, je vais la brusquer. Je me lève et me dirige, confiant, vers la porte que j'ouvre en grand.

— T'es pas ma prisonnière et tu le seras jamais, t'es libre de partir si tu veux.

Elle se met debout, mais s'appuie d'une main sur le siège. Je me demande si elle a assez mangé. C'est pas normal qu'elle se sente si faible que ça. J'ai une forte présence, mais de là à l'impressionner à ce point, ça me surprendrait.

— Tout ce que je te dis, c'est que t'en auras pas envie après ce que je vais te dire.

Elle quitte sa place et avance d'un pas incertain vers la porte. Une fois arrivée devant moi, je prends la parole, juste avant qu'elle ne sorte.

— T'as pas envie de savoir pourquoi tu as été agressée il y a deux jours ?

Elle se retourne subitement et me toise, étonnée.

— Comment vous savez ça ?!

Je lâche la porte et prends place sur le canapé en cuir noir, tout en restant muet. Elle hésite. Elle regarde le couloir et puis la pièce. Elle prend la parole après quelques secondes passées à réfléchir.

— Je peux allumer la lumière ? demande-t-elle timidement.

Mon sourire en coin : le retour. Quelle est mignonne quand elle me demande la permission. Je me demande si elle me demanderait aussi bien poliment de la baiser comme jamais personne ne l'a fait auparavant. Si elle me supplierait que je jouisse au fond de sa gorge jusqu'à ce qu'elle sache plus respirer. On s'éloigne du sujet, revenons à nos moutons ou à notre mouton en l'occurrence. Et quel délicieux petit mouton...

Je lui fais un signe de la main pour lui indiquer de le faire. La pièce s'éclaire et j'ai horreur de ça. C'est une lumière blanchâtre digne d'un hôpital qui se diffuse. Tant pis, si ça la rend à l'aise, je passerai outre.

Elle vient s'asseoir timidement sur le fauteuil en face de moi. Elle porte encore une petite jupe noire et celle-ci est assez courte si bien qu'elle remonte encore plus haut que le milieu de ses cuisses. L'envie d'arracher son collant et de me glisser à l'intérieur d'elle se fait plus présente. Il faut que je pense à quelque chose avant qu'elle remarque la bosse qui déforme mon pantalon. Putain de nana. Je suis à deux doigts de briser ma règle et de me taper la première venue pour me la sortir du système. Mais pas elle. Elle me fait penser à un ange. Je peux pas la pervertir, j'aurais l'impression de la souiller, même si cette idée m'excite beaucoup. J'ai besoin d'un verre, je dois garder la tête froide. Ces mois d'abstinence me réussissent pas. Putain d'honneur à la con.

Je vais chercher la bouteille de scotch et deux verres posés sur le bureau. Je pose ça devant nous. Je remplis les deux verres et lui en tends un. Elle secoue la tête.

— Non merci.

— Prends-le, t'en auras bien besoin, l'intimé-je.

Je le dépose sur la petite table entre nous. Je bois le mien cul sec et m'en ressers un autre avant de le vider aussitôt à son tour. Je regarde le fond de mon verre vide. J'ai beau avoir réfléchi assez longtemps à comment j'allais m'y prendre, il n'y a pas de solution idéale. Je vais suivre le courant comme on dit, et voir où ça nous mène.

Je reporte mon regard sur elle.

— Je sais pourquoi on s'est introduit chez toi, annoncé-je de but en blanc.

Ça y est, j'ai toute son attention, elle est à mon entière disposition...

Sombre vengeance [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant