Chapitre 17 : dans l'antre du loup

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Naomy

Dès que je m'éveille, je suis prise d'un grand mal de tête qui me fait gémir. Quel horrible cauchemar je viens d'avoir ! Je suis habituée d'en faire, mais un si violent, cela faisait bien longtemps que ce n'était plus arrivé...

J'ouvre les yeux et inspecte les alentours. Je m'attendais à voir ma chambre, mais c'est un tout autre décor qui m'attend.

Je m'assieds et contemple l'endroit. C'est une pièce très moderne et je dois dire que sa beauté me fait oublier tout le reste le temps d'un instant. Je suis assise dans un grand lit à la couette et aux oreillers noirs. Le plafond et les murs sont de la même couleur. Pareil pour les deux tables de nuit au design industriel. Sur chacune d'elle est posée une lampe, dont je n'ai pas besoin de commenter la teinte.

La pièce se coupe en deux en son milieu afin de laisser place à une salle de bain. Celle-ci est époustouflante. Toute cette partie est recouverte de marbre noir aux fines lignes blanches. Une baignoire blanche se trouve en son centre et, tout au fond, une douche italienne, assez large, séparée par une paroi en verre. Elle possède de multiples pommeaux au-dessus et sur le mur. à gauche se trouve un évier en verre qui surplombe un meuble noir. Un grand miroir rond assez moderne (serait-ce un de ces miroirs connectés avec une lampe intégrée à l'intérieur ?) se trouve au-dessus d'eux.

Deux fenêtres au design ancien, assez hautes et aux croisillons blancs, diffusent une lumière qui réchauffe la pièce, malgré sa noirceur. 

Je me laisse retomber sur le lit. La couette est en satin, j'adore cette matière ! J'aurais presque envie de rester ici toute ma vie, à attendre que la mort vienne me cueillir, là, dans ces draps satinés... Soudain, j'ai un déclic. Attends... Je ne suis pas chez moi. Je ne sais pas où je suis. Je me rassieds à nouveau. Hier. Il faut que je me souvienne de ce qui s'est passé hier. J'ai... Vincent de Chastenet. Le message. Le livre. Son bureau. J'ai discuté avec lui. Et ensuite... Oh non... Les éléments de la veille me reviennent par flash. Le corps d'Andrew, allongé là, sans vie devant moi. Et Julie... Mes yeux s'humidifient. Elle respirait toujours... Peut-être qu'un voisin a entendu la scène et a appelé les secours... Entendre, je ne sais pas, parce que l'insonorisation dans ce building est au top. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai opté pour cet appartement-là. Ce n'était probablement pas une si bonne idée au final...

Une autre chose me frappe. Et si je me trouvais chez mon agresseur ?! Où pourrais-je me trouver si ce n'est chez lui ?! Rapidement, je scanne les alentours. Je débranche la lampe de chevet et la serre dans mes mains. Je ne me laisserai pas faire ! Il a tué Andrew et a fait du mal à Julie. Il l'a sûrement tuée aussi ! Quelle ordure ! Tout ça à cause d'un mec qui a du pouvoir ! Je vais aller le tabasser de mes propres mains ce... ce... cet imbécile !

Je me lève et dois attendre plusieurs secondes avant de me stabiliser. Ma tête tourne et j'ai très mal. Il va falloir que je fasse de mon mieux pour en faire abstraction. J'avance de quelques pas. Lorsque je passe devant un miroir rectangulaire aux contours noirs à ma gauche, je me fige et étouffe un cri.

Mes habits sont tachés de rouge, probablement du sang. J'en ai jusque dans les cheveux. Je réprime un haut-le-cœur. Je me force à continuer d'avancer et me poste derrière la porte.

Ma prise autour de la lampe se resserre. Je tremble comme une feuille. Je suis morte de peur. Je sais que la lampe sera un peu futile, mais elle me donnera un peu d'avance... Je donnerais tout pour retourner dans le temps, il y a quelques semaines, avant... Avant quoi au juste ? À partir de quand ça a commencé à partir en cacahuète ? Et là, c'est l'illumination. Vincent de Chastenet. Depuis qu'il est rentré dans ma vie, plus rien ne va ! C'est décidé. Si j'arrive un jour à sortir d'ici, je vais lui faire la peau en premier ! Il ne paye rien pour attendre ! Il va voir de quel bois je me chauffe !

La porte s'ouvre en grand, me faisant sursauter. Je me la ramasse en pleine figure et ne peux réprimer un « aïe » très élégant. Super niveau discrétion !

Rapidement, je m'écarte, prends de l'élan, et je balance la lampe de toutes mes forces dans la figure de mon agresseur. Il porte les mains à son visage. Je la relâche et sors à toute vitesse, sans me préoccuper de ses grognements. Je n'ai même pas vu de qui il s'agissait. Je m'en fiche ! Il faut que je sorte ! 

Je me retrouve sur un palier qui a été transformé en dressing. On doit se trouver soit dans une maison, soit dans un duplex, car en face de moi se trouve une barrière en verre laissant entrapercevoir le vide et puis, à sa gauche, un escalier. Le dressing est ma-gni-fique. Reprends-toi, t'as pas le temps d'admirer la pièce ! Je fonce vers l'escalier que je descends quasi en surfant sur les marches tellement j'essaie d'aller vite. Je débouche dans un salon et regarde autour de moi. Il n'y a plus de portes. Juste deux grandes fenêtres à ma gauche. Je me tourne de l'autre côté et en remarque une, à droite de la cuisine. Tout est si moderne, c'est impressionnant. Tais-toi, ce n'est pas le moment on a dit ! Je m'apprête à foncer lorsque j'entends une voix provenir de l'escalier. Lorsque je la reconnais, je me fige. 

— Je te déconseille de franchir cette porte, sweetheart. Sauf si tu veux finir comme ton pote Andrew, évidemment. Si c'est le cas, je t'en prie, je te reconduirai même chez toi.

Il s'agit de Vincent, ce traître. 

Sombre vengeance [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant