-Tu m'as appris que l'ignorance est bien pire que l'abandon-
-Devon ! Je n'ose pas bouger, mes pieds sont ancrés dans le sol alors que mon regard est plongé dans les pupilles brunes de mon père. Il est là, debout devant son fauteuil et les bras grands ouverts en ma direction. La femme est restée assise et me toise du regard en remuant la fin de son verre de rouge.
J'ouvre lentement la porte vitrée, me méfiant de ce qui pourrait se passer et me prive de l'opportunité de faire demi-tour à tout moment. Mais mes yeux ne se détachent pas de mon géniteur lorsque je m'avance vers lui, longeant la grande piscine éclairée, mon cœur tambourinant dans ma poitrine à une vitesse que je sais trop rapide.
Je vois son grand sourire lorsque je me tiens face à lui, les bras ballant le long du corps et une mine que j'essaie de paraître ravie.
Mais je n'y arrive pas, pas cette fois-ci et encore moins devant lui. Durant toute mon enfance, j'ai plaqué ce putain de sourire une longueur de temps sur mon visage mais cette fois, c'est différent. Je laisse mes traits exprimer ce que je ressens réellement : la méfiance et la peur ainsi que cette partie de moi qui ne sait comment se comporter. Mais tout ça, il ne le remarque pas et sans que je m'y attende, il me prend dans ses bras.
-Ma petite fille ! Il réduit son étreinte et enfouit son menton dans ma chevelure brune, me surprenant par ce geste anodin.
Il n'a jamais fait ça. C'est la première fois
-Papa ! Après une espèce de temps d'adaptation de quelques secondes, je me décide à répondre et entoure son torse de mes bras, collant ma joue contre lui. J'adore cette sensation, comme si j'étais enfin l'enfant aimé après toutes ces années. Je me sens réellement comme sa fille durant l'espace de quelques instants. Sachant qu'il a fait un effort, je me dois de faire de même et mon côté optimiste me dit de simplement apprécier ce moment.
-Comment s'est passé ton voyage, Devon ? Il recule et je fais de même. Je sens ma bouche s'étirer en un grand sourire alors qu'il me tend un verre de vin et un siège pour que je puisse m'asseoir.
-Très bien, papa ! Ce chauffeur que tu as embauché était simplement génial, nous avons discuté et je l'ai trouvé très sympathique durant tout le trajet.
-Je suis content que tu aies apprécié Marc, ma chérie. Je le regarde se tourner vers sa femme, un sourire aux lèvres alors qu'il enlace leurs mains.
Marc...
Marc ?
Je fronce les sourcils tandis que j'avale une gorgée d'alcool, dérangé par cette erreur de la part de mon père que je décide de lui faire remarquer.
-Tu veux dire, Joe. C'est à son tour de se tourner vers moi, les sourcils froncés et les lèvres pincées. Il n'a pas l'air de comprendre ce que je viens de lui dire puisqu'il croise à nouveau le regard de la femme qui parait inquiète par la remarque que je viens de faire.
-Euh, oui Joe. Tu as raison, chérie. Il ne semble pas convaincu par ses propres mots mais je décide de mettre de côté le sujet : nous n'allons pas débattre pendant une heure sur ce détail sans importance.
Je laisse mes yeux détailler la femme qui se tient à ses côtés, maintenant que je suis plus près d'elle, je compte bien comprendre qui elle est pour s'incruster dans ces retrouvailles avec mon père.
Ses traits sont plus durs que ce à quoi je m'attendais en la voyant de loin mais elle reste néanmoins très belle avec ses hautes pommettes rosées.
-Je vois que tu as remarqué Cassandra, Devon. Je regarde mon père caressé la main de la femme avec son pouce tandis que la dévore ouvertement du regard.
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RIVIERA
RomanceDevon Riviera Seule héritière du nom qui fait trembler l'Italie. Un empire de sang et de secrets, bâti par Giovanni Riviera, l'inégalé chef de la mafia. « Sans rancune, salope. » Aaron Devilers Mercenaire, insaisissable et redouté. Son nom est syno...