CHAPITRE 14

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-Trésor ? Je regarde Macchiato joué quand j'entends la voix rauque de mon ravisseur résonner du haut de la mezzanine.

Déjà levé, l'autre abruti ?
Merde.
Je soupire et me relève, prête à faire face à mon connard préféré. Je le regarde descendre lentement les escaliers, les mains dans les poches. Mais la veine qui palpite sur son cou trahit sa colère dévastatrice qui va encore une fois se déverser sur moi.

On ne peut pas dire que je ne l'ai pas cherché.

-Oui, pazzo ?

-C'est ça, insulte-moi en italien, emmerdeuse de service ! Il crache ses mots avec haine, sa démarche lente et menaçante séparant peu à peu la distance qui nous sépare.

Les garçons ne sont pas encore levés, nous sommes seuls.
Personne ne vas pouvoir m'aider si ça tourne mal, encore...
Tu n'as pas besoin d'aide, Devon

-Tu trouves ça marrant de brûler mes fringues ? Il attrape fermement ma mâchoire, me forçant à emboîter mon regard dans le sien. Aucune émotion à part la haine. Ses mèches sombres qui retombent devant ses iris bleus lui donnent l'air d'un ange déchu. Beau mais horrifiant. Tu sais ce qui va être marrant, aussi ? Et sans me laisser le temps de répondre, il sort un pistolet de son pantalon pour le placer sur mon front.

C'est pas bon, ça.
Pas bon du tout.

Des sueurs froides parcourent mon corps et mes mains me semblent se liquéfier sous la panique. Un sourire mauvais étire ses lèvres tandis qu'il passe lentement sa langue sur ses lèvres.

A parce que ça l'amuse, en plus ?

-Rien à dire, trésor ? Aucune remarque sarcastique ? T'attends vraiment une réponse, bouffon ? Je garde la tête haute, me faisant violence pour empêcher mes membres de trembler. Et il me faut toute la concentration du monde pour ignorer le métal froid de l'arme sur ma peau qui motive mes larmes à se déverser.

Il ne va pas tirer.
Il ne va pas tirer.
Il ne va pas tirer.

Mais il a bien tiré sur cet homme, Devon !

-Tu as brûlé plus de 50 mille dollars de vêtements. Avec un putain de déodorant. Je me mords l'intérieur de la joue. Il glousse. Quelle honte, je me serais attendu à mieux, sérieux. Du déo c'est éclaté. Et ses simples gloussements se transforment en rire. En un réel rire. Celui qui te prend lorsque ton pote à raté sa blague ou que tu viens de faire une chute ridicule. Mais là, il rigole de la façon dont je me suis prise pour brûler ses vêtements.

-Parce que tu trouves ça drôle ? Mais ? Tu peux pas te taire, Devon ?

-Si je trouve ça drôle ? Il appuie le révolver de manière à me faire grimacer et se stoppe net. Oui, tu es supérieur ici, je sais. Tu es une putain d'otage et tu te crois permis de brûler mes affaires, de me répondre, de m'insulter et en plus de t'organiser des soirées avec mes potes. Alors oui, crache-t-il, je trouve ça vachement drôle.

-T'es bon public, beau gosse. Moi qui pensais être discrète en marmonnant dans ma barbe, je réalise rapidement mon échec lorsqu'un sourire sadique étire ses lèvres.

-Pense pas que je vais tomber dans ton petit jeu, gamine. Je suis pas aussi con que Lenny.

-Hein ? Ah parce que si tu penses qu'être prise en otage est un jeu amusant, je t'imagine mal à 5 ans dans une cour de récré. L'agacement qui brille dans ses yeux pourrait me faire peur, sans compter que je suis menacé avec une arme, mais il n'en a plus rien.
S'il avait voulu s'en servir, il l'aurait déjà fait. Ce n'est qu'un moyen de pression mais malheureusement pour lui, je ne tremblerait de peur que lorsque la sécurité sera enlevée.

RIVIERAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant