CHAPITRE 25

1.2K 30 26
                                    

-Et on croit connaitre les gens...-

-Reste.

Mon souffle reste en travers de ma gorge, je ne sais pas quoi dire, quoi faire. Je suis confuse. J'ai envie de me jeter dans ses bras et de l'embrasser, j'ai envie de me donner à lui tout entière mais j'ai aussi envie de le fuir, de partir m'enfermer dans les toilettes et d'y passer ma soirée.

Je ne le comprends pas, lui qui souffle le chaud et le froid.

Mais alors que je m'apprête à ouvrir la bouche, de lui dire tout ce que je ressens et le fond de ma pensée, je croise un regard qui m'est familier, un regard qui emballe mon cœur.
Elle me fixe, caché derrière un groupe d'hommes en pleine discussion. Puis elle comprend que je l'ai vu et il ne lui faut pas moins d'une seconde pour disparaître derrière le mur par lequel nous sommes entrés, me laissant encore sous le choc.

Pourquoi est-elle là ?

-Sarah ?! Je ne pense à rien d'autre qu'à cette longue chevelure blonde et à ses yeux bruns en amande. Alors j'abandonne Aaron et le club et part à sa poursuite, traversant la salle en courant sans prendre compte de mes escarpins qui me tordent les chevilles.
Tant de questions restent en suspens dans ma tête mais je veux la rattraper.
Alors je cours, j'esquive les personnes et manque de me prendre des danseurs avant de me confondre en excuse. Je vacille, je manque de heurter des murs mais j'arrive pile à temps pour me faufiler dans l'entrebâillement de la porte blindée avant qu'elle ne se referme.

Je n'entends plus rien et la seule chose que je vois, c'est son regard effrayé quand elle a croisé le mien. Alors je cours, je traverse le couloir en hurlant son nom mais elle a déjà disparu dans la salle principale. Mes talons claquent, mon souffle est saccadé et mes cheveux virevoltent autour de moi.

-Pardon ! Je dois passer ! Lorsque je quitte la porte du couloir et que j'arrive dans la première salle où nous sommes arrivés, je balaie l'espace des yeux en espérant la retrouver. Je dégage les mèches qui me tombent devant les yeux, j'examine chaque personne, le bar et la piste de danse.

Puis quand je perds tout espoir, je la vois qui remonte les escaliers en métal vers la sortie à toute vitesse. Alors je me précipite, je hurle son nom malgré la musique assourdissante et cours dans sa direction. Je bouscule les clients, coince mes cheveux un peu partout et manque plusieurs fois de me les faire arracher.

Je continue de l'appeler à m'en briser la voix, je monte les marches quatre à quatre et ignore la douleur de ma cheville qui me lance. Une course-poursuite en talon, quelle bonne idée. Les portes de la boîte de nuit s'ouvrent pour la laisser passer mais se referment brusquement devant moi, manquant de heurter mon visage.
Je pousse un cri d'exaspération, attirant le regard de nouveaux clients et pousse la porte pour gagner la sortie.

Une soudaine fraîcheur embaume mon corps mais je ne pense qu'à ma meilleure amie, à la blonde que j'ai vu, à ma colocataire.
Je tourne le regard à droite puis à gauche et j'ai juste le temps d'apercevoir une mèche blonde à un angle de rue avant de détaler de nouveau en courant. Mes talons claquent sur le bitume et je m'apprête à gagner le trottoir d'en face quand un klaxon retentit brusquement suivi d'un long crissement de roue, me faisant tourner la tête. Mon cœur manque un battement et je ferme les yeux en attendant l'impact de la voiture à moins de 30 centimètres de moi mais qui ne vient pas.

Alors je rouvre les yeux et laisse mes bras retomber le long de mon corps. Le chauffeur de la voiture me hurle dessus en portugais mais je ne pense qu'à mon échec et à ce qui vient de se passer.

Sarah était là.
C'était bien Sarah ? Oui, c'était elle.
Mais elle m'a fui ? Pourquoi m'a-t-elle fui ? Je deviens folle ?
Pourquoi est-elle au Brésil ? Pourquoi était-elle là ?

RIVIERAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant