CHAPITRE 15

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- Putain ! Je sais même pas ce que je cherche, merde. Fouillant les tiroirs et étalant des dossiers sur le grand bureau des gars, je cherche depuis une heure une chose inconnue. Ils sont partis dans la matinée et j'ai seulement eu le droit d'aller promener Macchiato dans le jardin. Quoi de mieux qu'une session de recherche pour pimenter la journée ? La Liberté ?

Je pousse un râle de frustration et passe vigoureusement une main dans mes cheveux humides encore. La douche ne m'a pas du tout d'étendue et je n'ai toujours rien trouvé.
Je ne fais que ressasser la discussion d'hier avec Tony et j'en reviens toujours à la même conclusion : c'est à moi de décélérer la vérité. Sans compter que je me suis réveillé en pleine nuit suite à un énième cauchemar, à moitié en pleurs et que, à ma grande surprise, Aaron avait disparu.

J'ai découvert un immense bureau à l'étage en fouillant la maison ce matin étant donné que je suis seule et c'est là que tout y est rangé. J'épluche donc les comptes en banque des garçons, regarde les contrats et examine leur courrier sans réellement savoir ce que je cherche.

C'est en cherchant n'importe quoi que l'on trouve tout.

Je m'éloigne de l'imposant bureau et m'avance vers la fenêtre, écartant le rideau du bout des doigts, simplement pour contempler le grand ciel bleu en cette belle journée de décembre.

J'en peu plus, je crois que je vais craquer.

Trop de choses à faire. Trop de choses à penser.
Je souffle un coup, évacuant cette bouffée de chaleur qui m'envahit et repousse l'angoisse qui a la mauvaise habitude de me saisir aux tripes.

Tout va bien, Devon.

A contre-cœur et rassemblant le reste de mes maigres forces, je m'assieds sur la chaise, me masse les tempes et entame une pile de cahiers et de lettres que je viens de sortir.
-Contrat fiscal ; détournement de fond ; achat de terrain ; mort... Trop dégueu. Je continue de feuilleter le tas en roulant des yeux devant les sommes astronomiques qui sont présentées . Achat d'armes ; drogues ; argent ; orphelinat... Je me redresse brusquement et reprends la feuille entre mes mains que j'avais empilé sur la pile des choses inutiles. Orphélinat ?

C'est quoi cette merde ? Qu'est-ce que ça fait là ?

Je parcours furtivement le dossier des yeux, les sourcils toujours froncés et l'étonnement ne quittant plus mon visage à chaque ligne.

-Brittany Harper, intégré le 13 janvier 2007 à l'orphelinat des Hautes-Dames sous contrat jusqu'à majorité. Je n'ose toucher la photo de la petite fille que du bout des doigts, comme si j'avais peur de la briser un peu plus en voyant la cause de son placement : décès de la mère et père en prison.

Et moi qui ose me plaindre, mon Dieu...

-DEVON !!!!! JE SUIS RENTRÉ, CHÉRIE ! Je sursaute en entendant brusquement la voix de Kyle surgir du rez-de-chaussée. Je ne pensais pas qu'il rentrait si tôt.

Merde, il ne faut pas qu'il monte.

Je me sers de l'élan de la table pour reculer en arrière et bondir de la chaise à roulette. Une caisse dans une main et des papiers dans l'autre, je parcours la pièce en veillant à tout remettre au bon endroit. Les livres dans l'étagères, les carnets dans la commode, les contrats dans le tiroir...

Je tente d'ouvrir le tiroir une troisième fois mais sans aucun succès. Putain. Toujours sous la précipitation et le stress qu'il me trouve, j'ouvre un autre tiroir où je jette en vrac les dossiers et le reste des papiers.

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