Je fixe Ethan qui s'approche lentement de moi, un grand sourire aux lèvres. Je ne comprends rien à rien.
Pourquoi est-ce qu'il est là ?
Ils se connaissent ?
Il est médecin ?
Il me tend sa main, toujours debout devant moi alors que je ne peux détacher mon regard de ce type. Ça ne peut pas être lui. M'agrippant à son bras, je me lève avec méfiance sans lui adresser un mot, probablement parce que je ne sais pas quoi dire.
Aaron continue de nous regarder, les bras contre le torse tandis que je quitte la salle en retraçant les pas d'Ethan. Je ne comprends toujours pas pourquoi il est dans cette baraque...
Chaque pas que je fais est plus douloureux que le précédent, chaque membre me brûle, me tire, me donne envie de fondre en larmes.
Les bleus colorent ma peau, le manque d'eau laisse un goût amer dans ma bouche, mon ventre crie famine et me fais me plier de douleur.
La douleur me donne envie de mourir.
Mais je ne dis rien.
-Allonge toi là. Les deux étages que nous venons de gravir m'ont semblé interminables, me laissant entrevoir une décoration sobre et moderne tandis que mon corps ne demande qu'à lâcher. La décoration n'est pas la chose qui m'importe le plus en ce moment même. Je dois reconnaître que je n'ai pas pu m'empêcher d'avaler une grande bouffée d'air en quittant cette cave maudite, comme si on ôtait enfin un poids de ma poitrine. Mais cette chambre dans laquelle nous venons de pénétrer contraste avec l'environnement horrible durant lequel j'ai été enfermée.
Un lit a baldaquin immense et de grands rideaux blancs. Je dois avouer que c'est splendide.
-Qu'est-ce que tu fais là ? T'es médecin ?
-Médecin ? Il éclate de rire, me laissant dans l'incompréhension avant de rajouter en haussant les sourcils. J'en aurais rêvé.
Bah pourquoi il me soigne s'il n'est pas médecin, ce con ?
-Enlève ton pantalon s'il te plait. Allongé sur le lit, je ne bouge pas et me contente de le fixer. Je ne le connais pas. La preuve, je l'ai rencontré à une fête et désormais il doit me recoudre chez un fou. Alors je ne dis rien, reste simplement figé. Je vais pas te faire de mal, joli-coeur, je vais justement réparer le mal qu'on ta fait... S'il te plait, j'aimerais que tu enlèves simplement ton pantalon pour recoudre ta cuisse qui est dans un état vraiment pas ouf.
Je reste un long moment à le regarder, tentant d'évaluer le degré de sincérité dans son regard. Je ne me fais plus prier et enlève le bout de tissu délabré qui me servait de pantalon, un regard méfiant braqué sur lui. J'ai été torturé, frappé, poignardé et malgré tous les médicaments que j'ai dû ingurgiter pour apaiser la douleur, je sens encore le métal froid du couteau contre ma peau, j'entends encore le choc de la barre en métal avec mes os.
Je me tends brusquement lorsque ses doigts rencontrent la plaie.
-Désolé.
-T'inquiètes, j'ai vécu pire.
-Non. Il s'est arrêté dans la désinfection et me regarde à présent, l'air sérieux. Désolé pour tout ce que tu es en train de vivre.
Oh.
C'est... gentil ?
Je ne sais pas quoi répondre alors je ne fais rien. Je n'ai pas la force de sourire, ni l'envie. Mais quelque chose m'interpelle. Comment il sait ce qu'il m'est arrivé ? Comment il sait que je me suis fait enlevé et torturé ?
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RIVIERA
RomanceDevon Riviera Seule héritière du nom qui fait trembler l'Italie. Un empire de sang et de secrets, bâti par Giovanni Riviera, l'inégalé chef de la mafia. « Sans rancune, salope. » Aaron Devilers Mercenaire, insaisissable et redouté. Son nom est syno...