CHAPITRE 20

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-Je n'avais pas prévu de l'aimer à ce point-

Aaron

Une personne n'a jamais autant occupé mes pensées que cette jolie brune aux yeux verts. J'ai su dès le premier jour qu'elle était irrésistible mais je n'oublierai jamais le moment où elle était pendue à cette poutre devant moi, plus vulnérable que jamais. Et pourtant, c'est là que j'ai compris qu'elle n'était pas simplement irrésistible mais divine, éblouissante et enivrante. Elle absorbe toute mon énergie, détient toute mon attention et capte indéniablement mon regard.
Elle ne sait pas que j'ai fermé le sous-sol, que j'ai interdit d'accès cette pièce qui doit lui procurer les pires souvenirs de son existence. Cette pièce est son Enfer sur Terre.
Alors j'ai souhaité qu'il soit réduit à néant.
Je ne veux pas que son lieu de torture existe encore et je ne pense pas que j'aurai pu continuer d'y circuler librement ou même torturer nos ennemis sans pensez à elle et ce qu'elle a du endurer.
Par ma faute...

C'est comme si le monde s'acharnait sur elle et lui interdisait le bonheur, pourtant, il n'y a pas un instant où son ravissant sourire n'étire pas ses lèvres.
Je la déteste pour ce qu'elle me fait ressentir.
Je l'aime pour me faire enfin ressentir des choses.

-Putain mais tu m'écoutes quand je te parle, merde ? Mais apparemment il m'est impossible de penser à elle lorsqu'un pauvre con assis en face de nous est en manque d'attention. Je ne hausse même pas un sourcil mais le dévisage sans un mot, les bras croisés contre la poitrine. Il faut que tu trouves cet endroit où le prisonnier, un certain Sergio Vasquez, exerce son trafique de femme.

J'en ai vu des atrocités mais le trafique de femme reste pour moi la chose la plus inhumaine qui existe.

-Je vais d'abord aller envoyer ce fils de pute en Enfer puis m'occuperai de ça.

-Il est au pénitencier d'Altamira, au Brésil.

-Je décolle en fin de semaine. L'homme aux cheveux blancs hochent la tête avant de coincer un cigare entre ses lèvres. Il veut savoir quelque chose. Peut-importe ce que peuvent dire les garçons, ce type est pourri jusqu'à la moelle, peut-être même autant que cet enfoiré de Riviera. Cet air sournois dans son regard et ce sourire mesquin me donnent envie de lui coller mon poing dans la gueule jusqu'à ce qu'il crache toutes ses dents.

-Comment ça se passe avec ta jolie princesse ? Le fils de pute. Elle est divine. Devon, c'est bien ça ? Je serre ma mâchoire à m'en briser les dents pour ne pas lui faire bouffer son cigare de merde. Il salit son nom et je déteste ça. Tu devrais l'emmener au Brésil, histoire qu'elle ne s'ennuie pas toute seule.

-Elle ne tiendrait pas deux jours. La prison n'est pas faite pour elle.

-Et ça te préoccupe ? Je sais ce que ce type cherche à faire et il n'est pas question que cela recommence et encore moins qu'il mêle mon trésor à ça. Je ne la mettrais pas en danger et entacherait encore moins son innocence à cause de ce type. Je ne vois pas ce que ça peut te faire qu'elle vienne avec toi au Brésil ? C'est peut-être trop dangereux pour elle ? Tu ne veux pas partager ton petit trésor, Aaron ?

Ma main glisse lentement sur ma mâchoire et après avoir passé vigoureusement cette dernière dans mes cheveux, je me redresse et quitte le fauteuil dans lequel j'ai bien trop perdu mon temps. Je dois sortir d'ici. Mon sang pulse dans mes veines et je me fais violence pour garder mon sang froid.
Mais lorsque je m'apprête à passer le pas de la porte, je déclare avec amertume, les mots comme refusant de quitter ma gorge :

-Si elle crève, tu devras accepter les répercussions que ça aura sur le réseau.

-Le tien en fait partit, Aaron.

RIVIERAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant