CHAPITRE 8

1.1K 36 38
                                    

-Il faut mieux tout ressentir "très fort" que de ne rien ressentir du tout-

-T'inquiètes mec, on arrive à temps... Mais oui...Ça dépend de ce qu'il en dit mais bon.... Oui pas de problème... Salut.

JE perçois une voix masculine, assez loin pour que je puisse l'entendre mais trop pour que je la distinguer correctement.

Une voix masculine...

Je connais cette voix masculine...

Je suis soudain prise d'un violent mal de tête et ne perd pas de temps pour ouvrir grand les yeux, me redressant brusquement alors que mon souffle a manqué de resté coincé au fond de ma gorge. Putain.

J'ai chaud. JE passe une main sur mon front trempé qui dégouline de sueur ainsi que mes vêtements tout entier. Je reprends lentement ma respiration, posant une main sur ma poitrine qui se soulève à un rythme irrégulier.

Je ne vais pas bien du tout.

Et puis, mes yeux qui jusqu'ici m'offraient une vision floue me laisse maintenant détaillé mon environnement. Une voiture. Une magnifique voiture de sport à en croire le logo du cheval cabré sur le volant.

Et nous roulons, sur une immense autoroute au milieu d'un tas d'autres voitures.

Attendez.

Je suis dans une voiture ?

Je regarde mes jambes, vêtues d'un simple jogging et mes pieds qui sont désormais couverts uniquement par une paire de chaussettes. Et je porte un grand pull, 2 fois trop grand pour moi mais qui réussit néanmoins à conserver ma chaleur corporelle.

Attendez.

Je suis en survêtement ?

Mon cœur rate un battement et respirer devient de plus en plus difficile. Et il me faut un temps qui me semble durer une éternité pour m'apercevoir que je ne suis pas toute seule.

Tournant avec méfiance la tête, un homme se tient derrière le volant, des mèches d'un brun obscur tombant devant ses yeux rivés sur la route.

Aaron.

Tout me revient.

La soirée. Notre discussion. Mon père. LA plage. Et-

Et puis cest le trou noir.

Mon dernier souvenir et de m'être sentie mal au bord de la plage et s'en doute de m'être évanoui.

« On rentre à la maison. Ma maison. »

Putain.

Je me suis faites enlevé bordel de merde.

Ou alors il m'emmène chez le médecin.

Je ne crois pas non, Devon.

Je me suis fait enlever.

On m'a enlevé.

Je ne réfléchis pas et me rue sur la poignée de la portière, tirant de toutes mes forces pour qu'elle s' ouvre. Je sens les larmes dévalés a toute vitesse mes joues alors que je tire comme une folle pour partir.

-MAIS OUVRE TOI, PUTAIN DE PORTE DE MERDE !

Mais la réalité me fait face et mes pleurs redoublent. Je suis coincé. Je ne peux pas sortir. Alors je me laisse tomber au fond de mon siège, me retournant vers le monstre assis à mes côtés et le fixe sans rien dire pendant de longue minute. Il ne bouge pas. Il ne me regarde pas. Son visage fermé m'ôte toute réaction.

RIVIERAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant