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La sensation de leurs doigts sur moi me fait dissocier totalement, je ne sais pas qui est dans la pièce, combien de temps ça dure.
Je suis juste en pause.
Encore.
Mais c'est pas un cauchemar, c'est réel.

Je retourne dans la cave, je ne sais comment et je marche vers Maria est en boule. Je regarde sa nuque 72.

- Maria ?

- Oh Lya tu es là.

- Ils t'ont pas...?

- Pas encore...

J'ouvre mes bras et elle se réfugie sur ma poitrine. Je connais cette peur, cette incompréhension. Et je ferais tout pour que ça aille au mieux.
J'ai pas envie de parler et je pense qu'elle non plus elle en a pas envie.

On reste comme ça, je ne sais pas combien de temps.

J'avoue j'ai peur, peur que les garçons n'arrivent pas à nous sauver. Mais à la fois, je ne veux pas les attendre. Je veux m'enfuir.

- Maria ?

- Mmm ?

- On va s'enfuir. Je connais cet endroit et je suis déjà monté en haut.

- On va se faire prendre !

- Soit on prend le risque, soit on se fait violer.

- T'as raison. Je préfère mourir en essayant de m'enfuir que de subir ça...

Le problème c'est que je n'ai aucune idée de comment on va pouvoir s'échapper.

Soudain une jeune fille très amaigrie se tourne vers nous.

- On peut vous aider.

- Comment ça ?

- Si on les distrait toutes en même temps, tout les hommes devront venir.

Maria me regarde. Elle attend que je réponde.

- Tu t'appelles comment ?

- Emy.

- Emy, sache qu'on reviendra avec plus de monde pour vous sortir de là.

- Tu es là depuis tellement longtemps 58...

Un frisson me parcours le corps. J'aime vraiment pas être appelée 58.

- Appelle moi Lya.

Elle hoche la tête et part vers des autres filles.

- T'es sûre qu'on peut lui faire confiance ?

- On a pas le choix...

On regarde un peu l'environnement. Mais d'un coup la porte s'ouvre.

- Mes p'tites salopes... Je veux 54,73 et 62.

Je soupir de soulagement, on est pas appelé.

D'un coup la jeune fille se lève et va vers Léon. Elle fait partie des numéros appelés ?

Elle se retourne vers moi et m'envoie un regard désolé. Je ne comprends pas trop là...

Elle lève le bras et se tranche le cou devant Léon, qui reçoit tout le sang sur la tête.

Des dizaines de filles se mettent à hurler.

Je regarde Maria qui a gardé son sang froid, elle plante ses yeux dans les miens. On y va maintenant.

Léon remonte en criant et on le suit.

Une fois en haut des escaliers je prends sa main et l'emmène vers la grande salle où j'ai été vendu en espérant que personne n'est dedans.

Moi, 58Où les histoires vivent. Découvrez maintenant