1. 𝐄́𝐂𝐎𝐒𝐒𝐀𝐈𝐒.

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𝐈𝐒𝐀𝐀𝐂
Scotland – Glasgow





Un tapis de feuilles orangée se dresse sur mon chemin. Il pleut encore, le ciel est gris. Comme depuis que nous sommes arrivés ici. Cette ville pue l'ennuie. La mort. Le renfermé. Elle est loin d'être aussi animée que New-York et ses buildings à perte de vue. Glasgow reste tout de même le meilleur endroit pour se perdre et se faire oublier.

Mes pas ralentissent lorsque – après vingt minutes de marche, j'arrive enfin à l'endroit que je vais fréquenter ces prochains mois. Ça doit bien faire plus d'un an que je n'ai pas mis les pieds dans un établissement scolaire et ce, pour plusieurs raisons que je vais endiguer pour le moment.

J'avance parmi les autres élèves pour rejoindre l'administration de cette école.

Je fais ma rentrée avec un mois de retard sur les autres. Malgré ça, j'espère que je ne vais pas attirer l'attention et que le nombre d'élève ici, va me permettre de m'intégrer sans bruit. Je suis déjà ici contre mon gré, alors si tout pouvait bien se passer, pour une fois.

– Votre nom ?

Je m'habituerais jamais à cet accent anglais.

– Jude Edwards.

Ni à ma nouvelle identité.

Cette femme aux cheveux grisonnants, me tend ce qui ressemble à un badge pour les selfs et des dépliants sur les nombreux pôle de l'école. Elle me passe en dernier mon emploi du temps avec mes différentes classes.

Je sors de l'administration et me lance à la rechercher de ma salle. Les lieux sont immenses et il y a l'air d'avoir plusieurs quartiers différents pour chaque matière.

J'entre dans la salle qui semble être la mienne, au pire, je m'en fous. Je passe devant les premiers rangs, tous les regards sont tournés vers moi. Je regarde ces écossais, un peu trop bien habillé pour seulement assister à des cours. Je dois faire tache dans cet endroit avec mon jeans et ma veste en cuir noir.

Je m'élance dans l'un des escaliers du grand amphithéâtre. J'avance la tête baisser, les mâchoires serrées. J'attends juste d'atteindre une place au plus vite dans ces rangs et que plus personnes ne me calcule les heures suivantes. 

Je trébuche sur la lanière d'un sac dans un des rangs. Mes mâchoires se resserrent encore plus en entendant une vague de rire juste derrière moi. Putain d'Écossais de merde.

– Range ton sac de merde au lieu de rire toi, je lâche à la brune qui arrête de s'esclaffer pour me fixer.

– Adresse toi à moi si tu as quelque chose à lui dire.

Je relève les yeux vers le colosse qui se dresse juste derrière elle. Au vu de sa veste qui porte les enseignes de l'école, je dois deviner que c'est un sportif. Un sportif qui fait peut-être trois fois mon poids mais qui m'impressionne guère.

Je le fixe de mon regard le plus sombre. Il ne faille pas, il a bien de la chance que nous soyons entourés et que j'ai pour seule consigne, une bonne conduite.

– Qu'elle range son sac de merde. Tiens viens le faire puisque tu as l'air de te préoccuper autant d'elle.

– Tu vas vite la perdre ta confiance de merde, le ricain.

Un groupe autour de lui, s'esclaffent tous en même temps et je comprends mieux. Ce connard s'est levé car il est entouré de ses potes. Mais seul, c'est sûrement le genre de mec qui perd les énormes couilles qu'il prétend avoir.

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