REINE DE CŒUR

24. 𝐒𝐎𝐌𝐏𝐓𝐔𝐄𝐔𝐒𝐄.

Préparez vos cœurs pour le prochain chapitre.
Bonne lecture 🖤

Instagram : naya.heaven

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APRIL
Scotland – Glasgow

Je lisse les plis de ma robe au niveau de sa longueur. J'expire bruyamment en posant mes mains sur mes hanches en observant mon reflet dans le grand miroir de ma chambre. Cette robe est magnifique mais uniquement sur Nora. Et je dis ça, puisque c'est une des robes qui vient tout droit de sa grande collection. Une robe au goût de mon père pour l'accompagner à ce gala de charité. La robe courte, bustier noire en satin que j'avais enfilé quelques minutes plus tôt n'a pas plu à son œil, pourtant, je comptais la porter avec un long manteau noir que je n'allais pas quitter de la soirée.

Je déteste la couleur. Je déteste la couleur. Je déteste la couleur.

Je trouve qu'aucune couleur qui dépasse la colorimétrie neutre ne me va au teint et ce rouge est hideux, sur moi. Pardon Nora, mais cette robe n'est pas du tout faite pour moi. Je grimace. Une raison de plus qui me donne envie de le détester.

Je me tourne en soulevant le tissu de la robe qui couvre entièrement les jambes, même pas une légère fente pour rendre la robe un peu plus portable, ou juste à mon style.

– Tu en penses quoi ma fille ?

J'observe mon chat. Elle est allongée de tout son long sur mes couettes, en train de faire sa toilette au niveau de ses pattes. Elle me calcule à peine et je crois que j'ai compris ; elle est du même avis que moi. Et je suis d'accord avec toi Bella.

Je mets mon long manteau noir et récupère ma pochette, je m'approche ensuite de Bella. Je lui embrasse le dessus de sa tête et je me relève. Je quitte ma chambre et rejoint ensuite le hall de la maison dans l'attente du départ.

– C'est beaucoup mieux, me dit mon père. Allons-y avant d'être en retard.

Je passe devant lui sans lui répondre ou même prendre le temps de continuer à écouter ce qu'il me dit. On ouvre ma portière et je monte dans la voiture puis m'installe sur la banquette arrière. Je sors mon gel hydroalcoolique de ma pochette et en applique une noisette sur l'intérieur de l'une de mes paumes de mains.

– Vous êtes dans un endroit désinfecté toutes les semaines April, il faut que vous cessiez ces gestes, vous allez finir par ne plus avoir de peau avec tous ces produits désinfectants.

Je l'ignore, expirant profondément pour lui montrer que je n'en ai rien à faire de ce qu'il me dit présentement. La voiture démarre et quitte l'allée de la maison. J'avale doucement ma salive et je ferme doucement les paupières, nous ne sortons pas de Glasgow mais nous en serons à la limite.

Le voyage se fait dans le silence le plus complet. Je n'entends qu'un fond de musique et les bruits incessants du clavier de téléphone à mon père sur ma droite. Je sens la vibration de mon téléphone sur mes cuisses, j'ouvre ma pochette pour attraper ce dernier.

Un message de Isaac. Je fronce légèrement les sourcils en voyant le contenu de son message qui est en fait une vidéo. Je clique dessus pour regarder son contenu en faisant attention à ce que mon père n'ait pas vu sur l'écran. Je vois d'abord Isaac qui se filme lui de face, je reconnais l'endroit, il est au club. Il sirote son verre, chantonne quelques paroles avec son accent américain horrible et tourne la caméra, il filme Jade de l'autre côté du bar qui a un énorme sourire sur le visage en préparant des verres puis il change la trajectoire de la caméra, mon visage se déforme entre une expression d'incompréhension puis d'hilarité.