16. 𝐒𝐔𝐓𝐇𝐄𝐑𝐋𝐀𝐍𝐃.

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Musique avec le chapitre : Rolling in the deep - Adèle

ISAAC
Scotland – Glasgow 


Un costard. Je n'en avais jamais porté jusqu'à aujourd'hui. Je crois que c'est la même chose avec mon frère, je ne l'ai jamais vu aussi bien habillé. On s'est acheté des costumes premiers prix, et malgré ça, ça coûte un putain de rein. Je compte bien le revendre après cette soirée !

April n'imagine même pas l'effort surhumain que je fais. Pareil pour mon frère, c'est pas du tout dans nos cordes de s'habiller comme ça. C'est pas du tout moi.

– Elle a dit quelle heure ? Demande Kurt.

– Vingt heures, répond-je en regardant le cadran de la voiture qui affiche l'heure en numérique.

– Les riches mangent donc tôt.

Je ris.

On est en retard de quinze minutes mais d'après les messages de April, elle n'est même pas encore elle-même prête. Kurt m'a dit que l'on avait tout notre temps pour arriver à ce repas rempli de « pleins aux as qui se donnent en spectacle à participer à des événements de charité, dans l'unique but de se donner une bonne image dans la presse sans même posé un seul chèque sur la table. »

À côté de ça, je ne peux pas dire que les tensions se sont apaisées entre nous deux. À vrai dire, je ne me souviens pas avoir déjà eu une relation stable et fusionnel avec mon frère. Il a été contraint – bien trop souvent, d'occuper cette place de figure paternelle pour moi que de simplement jouer les grands frères. Mais malgré ça, je ne pense pas que notre relation de frères aurait été différente, nous sommes trop différents pour nous entendre et partager les mêmes avis.

Putain... m'échappe des lèvres lorsque j'aperçois les modèles des voitures garées et qui défilent sous la vitre de mon côté. Kurt roule au pas pour se trouver une place. Et nul doute que nous sommes bien arrivés à destination.

Les portières se re claquent derrière nous et Kurt verrouille les portes de la voiture noire que l'on se partage depuis que nous sommes arrivés ici. Rien de neuf, de l'occasion. On est certainement loin de rouler sur l'or comme tous les propriétaires de ces voitures.

Je vois Kurt qui referme la veste de son costume d'une main, l'autre est plongée dans sa poche, sa main droite.

– Tu as encore des tremblements ?

– Nan, répond-t-il d'un ton sec.

Je lâche un soupir et le rattrape lorsque nous pénétrons la grande demeure appartenant à la famille de April. On marche dans le hall de la maison avant de nous faire arrêter par un homme qui nous demande nos identités.

– Edwards, les deux, indique Kurt.

L'homme se saisit de sa tablette pour vérifier la liste d'invités. Putain, si on retire la tablette numérique que l'on remplace par un parchemin, rien ne nous éloigne vraiment du moyen âge. Cette soirée commence déjà à me faire chier. Je divague dans mes pensées le temps d'un instant, les lèvres charnues étirées dans un sourire imparfait, ses joues plissées vers le haut et ses yeux en amandes...

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