9. 𝐋𝐄 𝐅𝐑𝐎𝐈𝐃 𝐀𝐅𝐅𝐑𝐎𝐍𝐓𝐄 𝐋𝐄𝐒 𝐓𝐄́𝐍𝐄̀𝐁𝐑𝐄𝐒.

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KURT
Scotland – Glasgow

    Les souvenirs de cette nuit, il y a cela trois jours me reste assez vague. Pourtant, le souvenir de ces cheveux blonds et de ces yeux foncés dans les miens tournent en boucle dans mon esprit. Je me suis longuement concentré sur ces quelques points périphériques au centre de son visage, étrange mais l'observer m'a permis de penser à autre chose que la torture opérée sur moi pour me retirer ces foutu balles de mon corps.

Cette fille c'est la même que j'ai aperçu aux côtés de Isaac un jour à la sortie de l'université lorsque je suis venu le récupérer. Ce petit con ne m'avait pas prévenu qu'il comptait rester plus tard à l'extérieur, surtout qu'il ignorait mes appels et j'ai bien compris pourquoi.

Les blondes n'ont pourtant jamais été son genre. Enfin j'ai longuement pensé qu'il préférait le camp adverse mais il a l'air de bien la kiffer.

Au point où j'ai retrouvé un soir, un pendentif au dessous de la table du séjour, au nom d'une fille. April. J'aurais dû faire le rapprochement que c'était la même blonde de l'université mais aussi celle qui a su me recoudre une des plaies au niveau de mon ventre. Je peux déjà dire qu'à mon épaule je garderai une cicatrice puisque ce n'est pas elle qui m'a recousu, mais cette médecin dont je garde un vague souvenir. Ouais je sais que c'est contradictoire dit comme ça, mais je peux jurer que c'est la vérité.

Depuis quatre jours Isaac me prend véritablement pour son gosse. Je crois qu'il a oublié qui était le grand frère ici. Et cette idée commence à me bouffer l'air, comme il bouffe mon espace.

– Tu comptes me border encore longtemps ou je dois te t'envoyer mon pied au cul pour foutre de la distance ? Lui dis-je tout en balançant mon briquet sur la table face à moi.

Je tire une latte sur mon joint. Il tourne la tête vers moi, accoudé à l'une des fenêtres de l'appartement en train de se griller une cigarette.

– Tu sais bien que tu as besoin de moi, me dit-il tout en pouffant. Tu as un bras en écharpe et tu cries à chaque mouvement que tu fais. Je suis là parce que tu as besoin, crois pas que je fais ça de bon cœur.

– Ta blonde ne te manque pas ?

Je lui dis ça tout en sentant le froid du pendentif cogné lentement contre la peau de mon torse, lorsque je me penche vers le cendrier. Il me fixe de là où il est avant d'expirer lentement en tournant de nouveau la tête vers la fenêtre.

– Nan, April est rien pour moi, souffle t'il.

– Ah donc tu clames ta vraie identité comme ça à n'importe qui ? Je suis un bouffon moi, c'est ça ? Putain mais cette meuf est venue chez nous, elle m'a vu, elle a ramené des membres de son entourage, chez nous, tu réalises un peu ? Tu t'es foutu dans le trou de balle les règles que l'on s'est imposés ?

– Sans elle et l'aide de son oncle, tu serais même plus debout devant moi aujourd'hui, dit-il tout en refermant la fenêtre derrière lui. Alors si, je sais ce que je fais. Je sais prendre les bonnes décisions quand il le faut Kurt, parce que je suis plus un môme de six ans. April est peut-être en train de devenir une connaissance pour moi ouais.

– Tu veux te la faire ?

– C'est quoi de tes questions là putain ? Il me demande en fronçant les sourcils. Ah mais je comprends, en fait tu te renseignes sur elle, il ricane. Oublie direct Kurt, elle veut rien. Ni avec personne.

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