Chapitre 11

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Février 2024

Quelques semaines plus tard, alors que mon bras venait à peine de s'en remettre, on arriva enfin dans une grande ville en ruine. On remarqua qu'il y avait une énorme forêt tout près et que les loups avaient décidé de s'y arrêter. On choisit donc avec soin notre futur abri, une grande maison à deux étages qui était à l'ouest de la ville. Le rez-de-chaussée était parfaitement intact: un salon-salle à manger où le canapé et la table avaient survécu, une cuisine avec quelques placards, un sellier qui contenait deux ou trois conserves, des toilettes, seul objet qui fonctionnait encore, une salle de bain inutilisable malheureusement, une chambre presque entièrement vide et une deuxième chambre beaucoup plus grande ou résidait un énorme lit double sur lequel Huit se jeta.

"Il est si comfortable!" signa-t-elle.

Les escaliers n'avaient pas trop de dégâts et ils donnaient sur le deuxième. Tout avait été détruit à ce niveau. Il ne restait plus aucun mur, pas de toit, rien. Cela faisait un peu comme une terrasse maintenant.

On s'installa donc, déposant nos quelques affaires là où cela semblait le plus judicieux. On dévora alors chacun une conserve tant nous avions faim ces jours. C'était de simples raviolis mais c'était délicieux après tant d'efforts.

Après un si bon repas, on partit à l'exploration des alentours. On fouilla les maisons et récupéra des objets qui nous intéressaient, et s'ils étaient trop gros on marquait la maison d'une croix avec un caillou pour penser à revenir plus tard.

Huit trouva une bibliothèque entière. Son visage s'illumina d'un beau sourire et tant la joie l'envahissait elle vint près de moi pour embrasser ma joue. Je la regardai alors partir lire le titre de chacuns de ses nouveaux bouquins avec la conviction que mon corps ne fonctionnait plus pendant un instant, puis je sentis un petit sourire se dessiner sur mon visage... Un sourire...

Cela peut vous paraître banal, mais je ne souriais que très rarement, alors c'était étrange de me sentir joyeux, avec elle...

Huit trouva aussi de la peinture, de nouveaux vêtements, une casquette qu'elle se mit vite à adorer et qu'elle porta à l'envers toute la journée, et, dans un ancien placard à pharmacie, des bandages, du désinfectant, une pince à épiler, un coupe-ongle, quelques pansements, un thermomètre et un objet assez étrange...

"C'est quoi ça?" demanda-t-elle.

Je pris la boite avec un peu de suspicion. Je l'examinai et déchiffrai ce qu'il était marqué.

"C'est pour les menstruations, répondis-je honnêtement.

-Comment ça? T'en fais quoi?"

Je soupirai. Ce genre de chose n'était vraiment pas faite pour moi. Je la regardai droit dans les yeux, puis en bas, et je revins à ses yeux. Elle ne comprit toujours pas alors je repoussai cette dure partie à plus tard.

"On verra après, répondis-je moins honnêtement. Prends-la.

-La?

-Huit. Après, s'il te plaît."

Voilà que c'était elle qui soupirait maintenant. On prit ces belles et utiles trouvailles et on continua.

Moi, je repérai surtout des meubles pour aménager notre abri et je récupérai les quelques armes qui traînaient. Je trouvai aussi un cabanon dans lequel, sur le sol, dans les décombres qu'avaient fait l'apocalypse, des objets de jardinage et des sachets de graines de certains légumes ou aromates.

Cette immense ville avait bien survécu comparé à la notre, il y avait tant d'objets éparpillés dans chaque recoin. Néanmoins, les cadavres des habitants étaient aussi nombreux. On les évita pour aujourd'hui, remettant la lourde tâche de créer un cimetière pour plus tard.

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