Le chien se recula à l'opposé du mur sans même que j'ai le temps de penser à ce qu'elle allait faire, puis prenant de l'élan elle se mit à foncer avec agilité contre la trape. Je connaissais Walter fort et vaillant, savoir que c'était Huit ne me faisait pas changer de regard par rapport à cela, ça me rajoutait de l'inquiétude. J'aimais beaucoup Walter, mais s'il se faisait mal ça ne me faisait pas tant de peine que cela, je le voyais robuste, alors que si Huit se faisait mal, aussi robuste qu'elle soit, ça m'effrayait. J'avais bien plus peur de la perdre que n'importe qui.
Elle avait donc foncé contre ce mur à une allure si rapide et si forte que son coup fit une fissure au mur. Elle recula de nouveau, ignorant la douleur du choc et recommença. Le choc fut plus violent encore, elle se releva toute déboussolée.
"Fais attention, Huit", m'inquiètai-je.
Je croisai les yeux du chien et je fus surpris d'y lire comme j'arrive à lire dans les yeux de Huit. Ce regard, je le traduis comme de la confiance ce qui, même si ça ne me rassura pas, m'émerveilla.
Le mur avait une fissure plus grande maintenant prouvant que la force de la bête était extraordinaire. Huit prit une dernière fois son élan. Dans ses yeux, rivés sur le mur, il y avait tant de détermination.
Elle encra ses pattes dans le sol pour prendre appui, elle les plia pour avoir plus de force puis en un bond elle concentra toute son énergie dans sa course et fonça à une vitesse exceptionnelle contre la trape. Le mur se brisa sur cela et les débris tombèrent sur le corps du chien épuisé par son travail. L'animal se transforma en une jeune fille et de nouveau j'avais la Huit que je connaissais le mieux sous mes yeux. Elle se releva avec peine tandis que je me précipitai m'assurer qu'elle allait bien.
Elle tenait son bras avec souffrance, grimaçant de douleur. J'examinai son bras du regard, ayant peur qu'elle ne soit fait mal, mais elle se releva sans me laisser finir mon inspection. Elle tenait toujours son coude avec peine.
"Ton coude s'est déboité, affirmai-je.
-C'est pas grave", réussit-elle à dire d'une seule main.
Évidemment, pour moi c'était plutôt grave, mais sur le moment je devais me rappeler que le plus important était de sortir d'ici et que nous n'avions pas le temps de nous inquiéter de ça.
Huit, de son bras disponible, gratta dans le trou qu'elle avait fait pour enlever les débris qui bouchaient encore le passage. Je me dépêchai de l'aider et quelques secondes plus tard notre voie de sortie était prête. Huit se faufila dedans à plat ventre sur un seul bras suivie de près par moi-même. Sur quelques mètres à peine, on rampa avec difficulté avant d'arriver comme prévu dans une sorte de cuisine.
Par chance, la pièce était vide à notre arrivée. Sur un comptoir en inox se trouvait encore le plateau de viande que la Directrice avait utilisé pour nous narguer. Dans le reste de la salle, il y avait de nombreux réfrigérateurs. Cela faisait peut-être trois jours que nous n'avions pas bu et manger. Je me précipitai alors sur l'une des machines dans laquelle je trouvai pour mon plus grand bonheur du jus et des fruits. Je bus abondamment, assoiffé, puis je croquai rapidement dans une pomme bien justeuse pour combler ma faim. J'en pris une pour Huit que je m'apprêtais à lui lancer en me retournant, mais je la trouvai sans trop de surprise à dévorer la viande à pleine dent.
C'était peut-être un peu bizarre, mais je la trouvais belle même quand elle déchiquetait des morceaux des chairs fraîches de ses crocs acérées. Elle me vit la regarder et s'arrêta, honteuse. Je lui souris alors, lui affirmant que ce n'était pas grave pour qu'elle continue de manger cette viande crue immonde.
Quelques secondes à peine après avoir repris le minimum vital de force, je pris un couteau japonais bien aiguisé et on sortit de la cuisine. On savait très bien qu'on allait devoir se battre mais notre année à la Commission nous y avait quelque peu habitués. On déboucha sur un couloir mal éclairé ou étonnament personne ne nous attendait. On avança sur des dizaines de mètres avant de trouver un ascenseur qu'on appela.
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Animal
FanfictionLa preuve que l'amour n'est pas dans les paroles. Dans le monde post apocalyptique où il est coincé, Numéro Cinq Hargreeves va devoir partager sa survie avec cette jeune fille. Il ne se doute pas une seule seconde qu'elle va avoir un si grand impact...