Pour l'amour d'un tyran | Eremika

Chapitre XVI : Dernière valse

- Je peux savoir ce qui te prend autant de temps ?

Cela faisait déjà des heures qu'Eren s'impatientait derrière la porte de la salle de bain dans laquelle Mikasa s'était enfermée. Tiraillée entre la fatigue et d'affreux vertiges, elle n'avait eu d'autre choix que de trouver la force pour se préparer en vue de la réception organisée pour célébrer la nouvelle année. Le souverain avait insisté sans relâche pour qu'elle daigne l'accompagner, même si elle savait que les nobles seraient vivement courroucés par sa simple présence. Elle n'avait pas trouvé le courage de refuser après qu'Eren se soit appliqué à lui faire confectionner une robe sur-mesure dont les tissus et dentelles à eux-seuls représentaient des décennies de salaires.

"Tout ira bien" se murmura Mikasa avant de déverrouiller le loquet de la porte.

La jeune suivante se présenta face au souverain dont le souffle fut irrémédiablement coupé lorsqu'il la vit s'approcher de lui. Ce n'était pas la robe qui habillait Mikasa, mais Mikasa qui l'habillait tant elle la sublimait. C'était une longue robe de couleur écru dont le corset était agrémenté de multiples dentelles et de longues manches transparentes. Sa poitrine était incroyablement galbée et sa taille divinement marquée. Les drapés du tissu retombaient parfaitement sur ses hanches et accentuaient sa merveilleuse cambrure. Intimidée, la jeune femme fut incapable de savoir si le résultat lui convenait.

- Je suis désolée, je...je n'ai pas su comment me coiffer pour l'occasion.

N'ayant pas trouvé la force de nouer ses cheveux, Mikasa avait choisi de les laisser détachés pour qu'ils retombent harmonieusement sur ses épaules.

- Et c'est très bien comme ça, tu es sublime. Tous les regards seront sur toi.

- Je n'ai vraiment pas envie de me faire remarquer Eren, je pourrais peut-être m'habiller de façon plus décontractée.

- Hors de question, je ferai certainement partie des premiers à ne pas détacher mon regard de ta toilette.

- Alors, pourquoi ne pas rester ici, juste tous les deux ? demanda Mikasa avec candeur.

- Crois-moi ce n'est pas l'envie qui me manque.

Eren replaça la lavallière de son costume qui était d'une incroyable élégance. Ses mains gantés de noir accordait au souverain un charme presque aristocratique. Lentement, il se dirigea vers le guéridon sur lequel un masque y était déposé. Eren le plaça sur son visage avant de se retourner vers sa cavalière qu'il salua d'un baise-main presque aguicheur. Malgré le demi masque qui cachait une partie du visage du garçon, l'intensité de son regard émeraude trahissait son identité qui le rendait facilement reconnaissable.

- Je n'ai pas d'autres choix que d'y participer et je veux que tu sois à mes côtés. Et puis, ce bal est supposé être masqué, non ? Personne ne pourra savoir qui tu es.

- Ne soyez pas stupide, personne ne sera aussi dupe.

Eren esquissa un sourire avant d'attraper sa suivante par le bout du menton. Puis, il prit le soin de délicatement mettre le masque qui appartenait à la jeune femme et qui était bien évidemment raccordé à sa robe.

- Tu deviens bien familière avec moi et je dois presque avouer que l'idée de te sanctionner me fait frissonner d'avance.

- J-je je suis désolée.

- J'y songerai plus tard, pour le moment une réception nous attend.

La salle de réception du palais avait été incroyablement bien décorée. La pièce était baignée par tous ces clichés idylliques que l'on pouvait se faire d'une salle de bal au sein d'un palais royal. Le gigantesque lustre de cristal ornementées d'un demi millier de bougies, les tables décorées de nappes blanches et de vaisselles scintillantes sublimés par d'immenses candélabres dorés, l'orchestre parfaitement ordonné ou encore les multiples danseurs dont les pas de valse étaient irréprochables. La grandeur des lieux était à couper le souffle. Mikasa fut tiraillée entre l'émerveillement et la peur de se montrer dans un tel endroit. Eren guida sa suivante au travers de la foule rocambolesque et se comporta avec elle comme un cavalier digne d'être un véritable chevalier de conte de fées. Ils s'installèrent à une table à laquelle l'insupportable Mariah y était déjà assiégée. Par convention et en tant que "future sois-disante épouse" du souverain, elle se devait d'être installée à la table d'honneur.