Le reflet de tes yeux / Rafe Cameron

Chapitre 16. le solstice

Nous sommes dans la voiture, en direction du lieu de la fête.

Malgré le fait que je sois contente de voir ma mère si heureuse à l'idée de me présenter ses patrons, je n'en vois aucun intérêt.

Pourquoi ces gens voudraient-ils absolument présenter ma mère à d'autres riches comme eux ?

Et qui sont-ils pour se permettre de dire à mère ce qu'elle mérite d'avoir ou non ?

Ils ont beau être les parents de Sarah, je ne peux l'imaginer une seule seconde.

Et ce genre de fête est l'une des choses que je déteste le plus.

A vrai dire, je pense que j'ai peur de ce qu'il pourrait se passer ce soir.

Est-ce que ma mère deviendra comme tous ces Kooks au fil du temps ?

Est-ce que je vais croiser Rafe ?

Est-ce que je ridiculiserai ma mère ce soir ?

Les gens auront-ils entendu parler de Joe ?

Trop de questions...

- On est arrivées chérie.

Je souris à ma mère, puis descends du véhicule comme elle.

J'ai eu du mal à descendre de sa nouvelle belle voiture, avec les petits talons que je porte.

Mais bon, que ne faudrait-il pas faire pour plaire aux gens ?

- Maman, t'es sûre que c'est une bonne idée ?

- Quoi donc ? Rencontrer du monde ? Absolument ! Nous devons bien nous faire des amis ! Notre nouvelle vie a commencé Fiona, répond ma mère d'une assurance sans nom.

- Mais pas ces gens là, je dis presque en crachant rien qu'en imaginant ma mère amie avec des Kooks.

- Mais enfin Fiona, qu'ont-ils de moins bien que d'autres ?

- Laisse tomber, maman.

Effectivement, vaut mieux laisser tomber. Elle ne comprendrait pas.

Elle ignore ma réponse, puis elle s'avance et passe par un grand portail.

Je peux lire un panneau :

"Country club. Golf et activités sportives d'OuterBanks"

Du golf...génial !

Lorsque nous passons le portail, nous suivons des indications écrites, nous montrant où se diriger.

La musique emplit déjà nos oreilles, avant même d'atteindre le jardin.

C'est une immense cour qui se dresse sous nos pieds.

Il y a beaucoup de gens. Très bien habillés, en plus de cela.

Il y a des minis bars, des tables avec toutes sortes de petits fours, les gens ont des verres de champagne à la main, il y a des piscines, des chaises, une estrade.

Waouh.

Ça ne rigole pas ici !

J'essaye d'intercepter le regard de ma mère, qui est éblouie.

Je souffle. Ne se rend-elle pas compte que pendant que certains peuvent se permettre ce genre de fête, d'autres meurent de faim ? Pire encore, se font frappé devant chez eux et personne ne vient les aider ?

Un frisson me parcoure quand je repense à JJ ce soir-là.

- Oh Fiona, regarde, ils sont ici ! Monsieur Cameron !!