Chapitre 32. Ballade dans la Plaie

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Qu'est-ce qu'il fout ici ?

Je suis bête, je ne sais même pas pourquoi je me pose la question. Il est évident que Rafe est parti chez Barry. Ils devaient sûrement préparer un coup monté pour détruire mes amis.

Si seulement je pouvais l'en empêcher.

Si nous n'avions pas franchi cette limite - que je n'arrive même pas à identifier - j'aurais pu le faire changer d'avis.

Mais depuis les évènements d'hier, je suis incapable de retourner lui parler.

L'alcool fait des ravages comme on dit... mais j'ai honte. Honte d'avoir pu ressentir cet étrange frisson, quand sa main a parcouru mon front.

Pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi n'en avait-il pas profité pour m'éliminer de son chemin , au lieu d'être si gentil avec moi ?

Le temps de me poser toutes ces questions, qui tournent à toute vitesse dans ma tête, Rafe m'a repérée. Il me fixe, comme subjugué.

Je me raidis, mais je relâche les épaules, mimant un semblant d'ignorance.

Je poursuis mon chemin, quand je le vois changer de trottoir.

Merde.

J'espère qu'il ne va pas me suivre.

Je poursuis mon chemin, et à peine quelques mètres plus loin, j'aperçois son ombre qui se mêle à la mienne.

- Hé, Mc Well !

J'ignore son interpellation, mais sa main touche mon épaule.

Je sursaute, mais me retourne, droite comme un piquet.

- Qu'est-ce tu fiches ici ?

Non mais de quoi il se mêle celui-là ?

Je me racle la gorge, et m'apprête à lui répondre, mais au moment où je croise son regard, impossible de produire un son.

Super, t'es devenue muette.

- Quelque chose, dis-je finalement.

Quelque chose ? C'est tout ce que tu parviens à dire ? C'est quoi cette blague !?

Rafe fronce les sourcils, et affiche un rictus amusé, enfin, c'est difficile à cerner. Son visage s'est refermé aussi vite qu'il s'est entrouvert.

Je remarque très rapidement qu'il saigne au niveau de l'arcade, et je me sens obligé de lui demander ce qu'il s'est passé :

- C-c'est quoi.. ça ?

Bon j'avoue, j'ai bégayée. Satané rapprochement !

- Quelque chose, répond-il sarcastiquement.

Je hoche la tête. J'avoue que ça me fait plutôt rire, mais il ne faut pas que je le montre.

On reste un moment silencieux, quand Rafe se met de nouveau à parler :

- Au fait, t'habites pas du tout de ce côté de la plaie, où est-ce que tu allais ?

Merde. Mode panique activé. Je ne vais quand même pas lui dire que je viens apporter le petit déjeuner chez les Pogues ?

TUT. TUT. TUT.

Heureusement, mon téléphone me sort de cette situation.

Mais pour rendre la chose bien plus compliquée qu'elle ne l'était déjà, c'est Sarah, qui m'appelle.

Je décroche aussitôt.

- Allô Maman ?

- Maman ? Mais qu'est-ce que tu me racontes ?

Le reflet de tes yeux / Rafe CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant