Le reflet de tes yeux / Rafe Cameron

Chapitre 37. Passer à l'action

Pdv de Rafe :

Lorsque Fiona m'abandonne dans les toilettes, je me surprends à sourire.

À vrai dire, j'ignore pourquoi. Parce que son sarcasme me fait toujours autant rire ? Sa fermeté m'impressionne ? Ou tout simplement parce que je la trouve sublime, dans cette tenue ?

À cette dernière pensée qui s'est échappée, je contracte les muscles de mon visage. Cette attirance doit s'arrêter, il le faut.

Je sors des sanitaires, et me dirige tout naturellement vers notre table.

Mon père est en plein conte de ses histoires d'hommes d'affaires. Ce même récit auquel notre femme de ménage semble suspendue. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi mon père tenait tant à l'inviter à notre repas.

Ma belle-mère, quand à elle, se contente de hocher la tête, lorsque mon père la sollicite.

Je m'assois à ma place, en face de Fiona. Je ne peux m'empêcher de la fixer. Son air mal-à-l'aise de tout à l'heure s'est changé en un sourire, qu'elle adresse à ma petite soeur, qui ne cesse de lui parler de choses ennuyantes.

Sarah ne dit pas un mot, ce qui change. On ne peut jamais la faire taire en temps normal, cette pétasse.

- Dis moi, Sarah.

- Qu'est-ce que tu veux, Rafe ?

Notre dernier échange remonte, et je sens la tension. C'est parfait.

- Ça te dit quelque chose ? Dis-je en lui tendant le foulard orange.

Elle semble troublée au premier abord, si bien que Wheezie et Fiona ont stoppé leur échange.

- Non, pourquoi cette question ?

- C'est bizarre, répondis-je en ricanant. Je l'ai trouvé chez ton copain le surfeur. On vous cherchait.

- Pourquoi ?

- Oh, ne fais pas l'innocente, tu sais très bien pourquoi on était là. Ça t'amuse de me voler du fric ?

- Tu me prends pour qui ? Je n'ai rien fait, et mes amis non plus.

Bien sûr. Et moi, je suis le roi d'Angleterre.

Elle ne veut pas assumer ? Très bien. Mais elle va très vite se méprendre.

- Écoute moi bien. Barry et moi, on va se venger. Continue de faire la maligne avec tes connards de Pogues, mais tu vas le regretter.

Mon poing s'est serré sous la colère.

- Est ce que tout va bien ?

Je me tourne vers Rose. Apparemment, ma colère n'est pas passée inaperçue.

- Oui, très bien, répond Sarah, d'un air angélique.

Notre belle-mère sourit, et replonge dans la discussion qu'elle tenait avec mon père et leur employée.

- Tu ne feras rien du tout, parce que tu es bien trop flippé pour agir seul.