Le reflet de tes yeux / Rafe Cameron

Chapitre 22. Dernière phase

Je sors de chez moi. Un vent frais me glace les épaules.

Il est presque minuit, et ma mère n'est toujours pas rentrée à la maison.

Ces kooks ont décidé d'abuser de sa générosité. C'est désolant.

Mais je n'ai pas le temps de me prendre la tête avec ça. Je ferais mieux de me dépêcher d'arriver au lieu de rendez-vous fixé par Rafe, si je ne veux pas risquer de mourir. Pour ne pas inquiéter ma mère, je place des oreillers sous la couette, pour qu'elle pense que je dors bien sagement. Aussitôt dit, aussitôt fait, me voilà sur mon vélo.

Après une bonne quinzaine de minutes, les jambes en coton à force d'avoir pédaler si vite, j'arrive devant une vieille caravane, complètement délabrée.

Est-ce que je suis à la bonne adresse ? Je vérifie sur mon téléphone. Oui, le GPS me dit que je suis arrivée à destination. Pourquoi Rafe me donnerait-il rendez-vous ici ? Ça n'a même pas l'air d'être habité...

Je hausse les épaules, puis m'avance prudemment.

L'habitacle devant moi est glauque. Le bois est mort, il y a de vieilles chaises de camping sur le perron, et les fenêtres sont cassées.

Laisse tomber Fiona, il s'est juste payé ta tête. Y'a personne ici.

Je tourne le dos à la porte pour repartir dans l'autre sens, préparant déjà ma revanche, quand un grincement retentit.

- Hé ma belle, on peux savoir ce que tu fous ici ?

Je me retourne et fais face à la pire personne que j'ai croisé jusqu'à maintenant.

- Tiens, Barry, dis-je d'une voix surprise.

- Tu sais que c'est dangereux de traîner ici, à cette heure-ci, surtout quand je suis dans les parages, dit-il sournois.

Putain, mais pourquoi diable Rafe m'a-t-il envoyé chez Barry ? C'était ça son plan ? Que je me fasse tuer par un dealer ?

Le dealer s'approche de moi.

- J'ai dû me tromper d'adresse, je réponds, très peu sereine.

Je me rappelle de ce qu'il a fait la dernière fois à JJ, je n'ai pas envie de subir la même chose que mon ami.

- Évidemment, ma belle.

Il éclate de son rire sinistre. Ces dents pourries brillent sous le clair de lune.

Il s'approche dangereusement de moi, me tire le poignet, et avant même que je n'ai le temps de crier, il plaque sa main sale sur ma bouche.

- Je crois que je me dois de réaliser ma vengeance de la dernière fois. C'est fou, tes amis de merde m'échappent à chaque fois. Mais puisque tu es là, pourquoi ne pas en profiter ?

Il ricane une seconde fois, et me fait entrer de force chez lui.

Rafe, je te hais.

Je n'ai pas le temps d'apercevoir grand chose, hormis le fait que l'intérieur est encore plus sale que l'extérieur.

Il me retourne, me plaque contre le mur, et tente de me tordre le bras. Or, avec le temps, j'ai réussi à avoir des mécanismes de défense. Je recule le coude droit, qui, en raison de ma petite taille, se loge pile poile dans ses parties intimes.

Il recule, et j'ai le temps de coller mon dos au mur pour être face à lui.

Barry se remet facilement de mon coup et se jette sur moi.

Il commence à me prendre la nuque, quand une silhouette jaillit et entraîne mon assailleur plus loin.

- Tu fais quoi putain, s'exclame Rafe en le prenant par le col.