Le reflet de tes yeux / Rafe Cameron

Chapitre 29. Règlement de compte

Vous connaissez, cette douleur ? Celle où tout vos muscles se contractent, vous donnant l'impression que vous allez tomber dans le vide ?

Et bien c'est exactement cette douleur qui vient de me faire tomber du lit.

J'ignore l'heure qu'il est, la seule chose qui m'importe, en ce moment, c'est mon dos qui me lance.

Il faut dire que ma tête aussi, me fait un mal de chien.

Mais au fait, de quel lit est-ce que je viens de tomber ?

Je me relève immédiatement. Je suis encore dans la chambre de la maison festive. L'alcool n'a pas complètement quitté mon corps, mais assez pour que je puisse faire quelques pas sans risquer de me casser la figure.

Mon soupir est las. Mon téléphone sonne.

- Allô ?

Je ne prends même pas la peine de regarder qui j'ai à l'appareil.

- Enfin, il était temps que tu répondes !!

La voix de Sarah résonne dans mon oreille. Je m'apprête à raccrocher en soufflant, mais elle continue :

- S'il te plaît. Laisse-moi prendre de tes nouvelles. Tu as disparu comme ça, et on n'a pas compris.

- Je n'ai pas envie de parler de ça au téléphone Sarah. Et puis, même pas du tout.

J'ai la bouche pâteuse, et la voix fatiguée.

- Où est-ce que tu es allée ?

- Quelque part dans un bar. Puis à une fête. Et puis j'ai bu, et je viens de me réveiller dans une chambre. Je vais rentrer. Voilà, maintenant, salut.

Je raccroche sur ses quelques mots, sauf que mon amie persiste à me rappeler.

- Quoi encore ?!

Je suis irritée, ça se ressent dans ma voix.

- Tu es où ? Je viens te chercher.

- Mais non, ça va, je vais prendre un Uber.

- À une heure du matin ? Certainement pas. Donne moi ton adresse, ne m'oblige pas à venir te chercher par la peau des fesses.

Waouh. Sarah serait une sacrée mère poule.

- Bon ok, je dis finalement, sans conviction profonde. Chez les Hudsons, je crois ?

- Oh ok. Je suis là dans quinze minutes. Y'a encore des gens dans la maison ?

Je tends l'oreille. Il y a l'air d'avoir de la musique, mais celle-ci m'a l'air très légère. Plus de cris. Plus de rires. Juste de la musique douce.

Peut-être est-ce l'effet d'être à l'étage, dans une grande chambre, la porte fermée ?

- Je sais pas, peut être, mais plus autant qu'avant.

Elle soupire, me demande de descendre "sans tomber". Pour qui me prend-t-elle ? Je sais marcher, tout de même.

Je lui réponds par l'affirmative, récupère ma veste, posée en boule sur le lit, puis ouvre la porte en bois blanc.

Devant moi, se dresse un long couloir sombre. Malheureusement, je ne sais pas dans quelle direction je dois aller.

Dans les bras de Rafe, je n'ai pas pu me repérer. Peu importe, le mieux, c'est de trouver des escaliers.

Je décide de prendre la direction de gauche, et bingo ! Au bout du couloir, se dresse un escalier en bois massif.

Je le dévale en prenant soin de ne louper aucune marche, et très vite, la musique devient plus forte. Elle reste quand même agréable, et fort heureusement pour moi, il n'y a personne à l'horizon.