Buried in lies

CHAPITRE 10 - JODY

Pour ce chapitre, je vous conseille d'écouter Shameless de Camilla Cabello.
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  Une silhouette se tient à quelques mètres de moi, immobile, les yeux rivés sur moi. Elle est tapie dans l'obscurité, si bien que je ne parviens pas à discerner les traits de son visage.

—Un conseil, si tu veux éviter de te faire écraser ce soir, sors de la route.

  Ne sachant comment réagir, je me contente de le toiser du regard, avant de répondre sur un ton sarcastique :

—Merci du conseil.

  Un rire léger me parvient, tandis que je louche pour tenter de distinguer un minima d'indices sur son identité. En vain.

—Ce n'était pas un conseil, mais un ordre. Relève-toi, ou je le fais.

  Pardon ?

  Je le dévisage d'un air incrédule. Il ou elle ne semble pas plaisanter, au vue de la manière dont il reste planté à me regarder, comme s' il attendait que je lui obéisse.

T'es mal tombé. C'est pas mon genre.

  Sans oublier que, encore sous le choc des événements, il m'est impossible de me relever tout de suite. Mes jambes sont encore trop cotonneuses pour assurer mon équilibre.

  Soucieuse de ma sécurité, je porte toutefois la main à mon sac afin de mettre à ma portée mon petit spray au poivre. Au risque de passer pour une folle, je ne sors jamais sans, même en ayant conscience que ses effets sont très limités. Il est le garant de ma sécurité en cas d'agression : lui, et le coup de pied entre les jambes, un moyen de contre-attaque utile et immédiat.

  Puis, ignorant volontairement sa présence, je jette un œil derrière moi, vérifiant qu'il n'y ait aucun phares, puis augmente le volume de ma musique. J'ai à peine reposé mon téléphone dans ma poche que quelqu'un me relève brutalement.

—Très bien, je le fais, grogne une voix rauque.

  L'inconnu m'élève avec tant de facilité que j'ai l'impression d'être une plume. Il m'encercle de ses bras et me porte jusqu'au trottoir.

—Lâche-moi !

  La personne me repose brutalement au sol, et c'est à ce moment-là que je réagis. Ne m'aventurant pas à essayer de découvrir son visage, je plonge la main dans mon sac à main et, sous le coup de la terreur, je m'empresse d'attraper mon petit spray compressé avant d' asséner un petit jet entre les yeux de l'inconnu. Ce dernier pousse un petit cri étouffé, avant de reculer en arrière.

—Mais t'es complètement malade ! crie-t-il en portant la main à ses yeux.

  Cette voix.
  Non, ne me dites pas que c'est encore lui.

—Ethann Jones ?

  Il ne me répond pas tout de suite, occupé à essayer de retrouver un semblant de vision.

—Purée, ça fait un mal de chien !

  Ah ! Il n'est peut-être n'est pas si inefficace que ça, finalement. Je n'aurais pas pu rêvé meilleur cobaye que lui.

—Qu'est-ce qui t'as pris, bon sang, à te prendre pour Superman ? je crache d'un ton méprisant.

—Moi ? Tu m'as rendu aveugle et je suis celui qui est en tort ?!

—Personne ne t'a demandé d'intervenir.

  Je marque une pause avant d'arquer un sourcil interrogateur.