CHAPITRE 22 - ETHANN

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Pour ce chapitre, je vous conseille d'écouter Dark Vacay ou K. de Cigarettes After Sex.
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—Au fait, je ne sais même pas où tu m'emmènes.

  Ses yeux me sondent avec intérêt, piqués par la curiosité. Les détails de sa robe font ressortir son regard noisette, et en soulignent particulièrement les reflets dorés. Il me désarme si aisément que c'en devient presque difficile de demeurer impassible.

  C'est vrai, elle ne sait pas même où on se rend ...

  Je me re-concentre sur la route : c'est toujours comme ça, quand elle est dans les parages. Je perds toute notion de vigilance.

—Surprise, je souffle doucement, l'air de rien.

  Un rictus empli de malice se dessine sur mes lèvres.

—Je ne peux même pas avoir un indice ? elle râle, tout en tenant une moue indignée.

  Je réfléchis quelques secondes avant de répondre, craignant de lui tendre la perche trop facilement.

—Tu y es déjà allée, je déclare d'une voix neutre.

  Je ne peux pas lui en dire plus, car je crains qu'elle ne se braque et qu'elle ne descende illico de la voiture.

  Du coin de l'œil, j'observe son expression virer à la confusion puis à la frustration. Je ne peux pas retenir un petit rire : je sais qu'elle aime tout deviner à l'avance, mais, cette fois-ci, ça m'étonnerait qu'elle s'y attende.

  Je doute moi-même de mon idée, pour être honnête.

  Je m'arrête à un feu rouge, ce qui me permet de me laisser aller à l'observer. Ses cheveux détachés lui donnent un air fugace que je ne manque pas de lorgner. La robe qu'elle porte est assez serrée à la taille, ce qui en sublime l'étroitesse. Les bordures dentelées se rejoignent au creux de sa poitrine, sans rien dévoiler de plus que sa peau nue, ornées d'un fin noeud blanc.

  Elle doit sentir la caresse de mon regard puisque, soudain nerveuse, elle joue avec le tissu de sa robe, comme si elle cherchait à la tirer pour la rallonger. Ses joues se recouvrent d'un rouge cramoisi lorsqu'elle croise mon regard, et elle rompt rapidement le contact visuel.

  Pourtant, sa robe n'est pas courte... à mon plus grand regret.

—Je peux te poser une question ? elle m'interroge soudain, les mains posées sur ses cuisses.

  Je me contente d'acquiescer d'un bref hochement de tête, concentré sur un automobiliste devant moi, qui semble ne pas être certain de son itinéraire.

—Pourquoi tu suivais les cours chez toi, avant ? Qu'est-ce qui t'as encouragé à les suivre à la fac ici ? elle lance d'une voix trahissant une certaine hésitation.

  Comment est-elle au courant de tout ça ?
  Je ne me rappelle pas l'avoir évoqué.

  Je fronce les sourcils d'un air confus, ce qui l'intime certainement à ajouter :

—C'est Monsieur Lewis qui m'en a parlé cet après-midi... Il pensait que j'étais déjà au courant et il voulait s'assurer que tu aies reçu un accueil décent au vue du contexte.
 
  Ce cher M.Lewis, qui n'a, encore une fois, pas manqué de l'ouvrir.

—Tu parles d'un accueil ! j'ironise pour tenter de contourner sa question.

  Ça ne fonctionne évidemment pas.

Buried in liesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant