Les ombres du désert [Terminé]

Chapitre 19

Ce chapitre contient des scènes à caractères sexuels. Âmes sensibles s'abstenir !

Désert d'ALTAÏR, 1944

Pdv omniscient

Ils étaient heureux ensemble, mais ce bonheur ne plaisait pas à tout le monde, surtout à une personne. Une colère perverse l'avait assailli lorsqu'il sut que sa promise était amoureuse d'un autre que lui. Elle lui appartenait à ses yeux, sauf que le cœur de la jeune fille battait pour un autre homme, et dont la puissance dépassait grandement la sienne.

Jusqu'au jour où ils s'enfuirent, la rage qui le consumait alors, s'allia à une envie morbide de vengeance mortelle.

La jeune fille qui était connue pour sa beauté captivante au village, avait noué ses bras autour du ventre de son amant qui tenait fermement les rênes de son grand cheval noir...

Cela faisant plus d'une heure qu'il traversait le désert, le cœur palpitant de liberté et d'amour juvénile et pur.

Mais autre chose battait en eux, en elle plus particulièrement...

Le fruit de cette liaison interdite l'empêchait de dormir parfois, elle demandait le pardon d'Allah dans chacune de ses prières, et se lamentait de sa famille qui était contre leur mariage.

Mais pourquoi, alors qu'il était musulman, pieux, riche et affectueux ?

Mais l'oreille de celui qui ne voulait pas entendre était semblable à celui d'un sourd...

- Nous arrivons bientôt. Ne me lâche pas !

L'étreinte de la jeune femme se resserra autour de lui, et elle enfouit sa tête dans le creux de son épaule.

- Jamais, répondit-elle dans un simple murmure.

Puis, il entrèrent dans le désert d'Aldébaran. Des hommes à la carrure aussi magistrale et imposante que celle de son amant, les attendaient à l'entrée du pays. Ils étaient entièrement vêtus de noir, et se confondaient parfaitement à l'incroyable robe de leurs pur-sang arabes. Ils formaient une tâche d'ombre indélébile sur le sable.

Les ombre du désert...

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Désert d'ALDÉBARAN, 1969

Zaina

Je ne me souvenais même pas de m'être endormie hier soir. Mais contrairement à la veille, j'étais entièrement habillée et recouverte sous la tente qu'il avait installée.

Jusqu'à ce que j'entendis le cri aigu d'un oiseau dehors.

Je sortis de la tente, et plissai des yeux à cause de la lumière aveuglante du matin. Jawhar était dos à moi, et un grand aigle noir était posé sur son épaule.

- Jawhar ? demandai-je prudemment.

Il se retourna, et j'appréciai un moment sa beauté ténébreuse. D'un mouvement leste, il tendit son bras, et le majestueux oiseau s'envola dans l'horizon sans fin.

- Qu'est-ce que c'était ? Il s'avança vers moi, le regard énigmatique.

- Un message de mes hommes.

- Des nouvelles d'Hessa ? demandai-je la boule au ventre.

Son regard inflexible suffit à me faire perdre tout espoir.

- Toujours rien.

Je le regardai tristement tandis qu'il s'approcha de moi. Ses cheveux étaient mouillés, signe qu'il avait fait ses ablutions, et plaqués en arrière sur sa tête. Une mèche bouclée tombait sur son œil, sous lequel un grain de beauté délicat tachait son visage hâlé. Il était terriblement beau.