Les ombres du désert [Terminé]

Chapitre 3

J'ouvris doucement les yeux. Les rayons du soleil m'étourdissaient un peu, et un mal de tête m'envahît lorsque j'essayai de m'assoir sur le lit

Une petite seconde... ce lit n'était pas le mien !

Une rafale de souvenir me revint et je sentis les battements de mon cœur s'affoler.

La prise d'otage. Mon enlèvement par des hommes.

Les ombres du désert

Tout ceci n'était pas un rêve ?

Prise d'angoisse et de peur, j'arpentai la chambre dans laquelle je me trouvais. Je ne fis même pas attention à la décoration, je savais juste qu'elle était très grande, et me dirigeai d'un pas pressé jusqu'à la fenêtre pour voir où on m'avait emmené.

À mon grand désespoir, il n'y avait rien autour, si ce n'est le désert, et un peu plus loin, derrière une grande muraille de pierres, la mer qui semblait s'étendre à l'infini.

Que devais-je faire maintenant ? Je n'avais aucune idée d'où j'étais. Je n'avais même plus la notion du temps. Combien de temps avais-je dormi ? Étions-nous encore à Altaïr ?

J'arrêtai de réfléchir à toutes ces hypothèses et me dirigeai vers la porte, qui à ma grande surprise, étais ouverte. Une lueur d'espoir m'anima alors que j'entrais dans un long corridor. Le carrelage frais sous mes pieds nus me prit de court et un frisson désagréable traversa tout mon corps.

Il n'y avait personne, pas un bruit. Tout cela me paraissait très étrange, mais je continuai tout de même à marcher. J'arrivai enfin à un grand escalier en terre cuite, comme tous les murs de la maison, ou devrais-je dire de l'énorme demeure qui se présentait sous mes yeux, en débouchant dans l'énorme entrée au rez-de-chaussée.

Encore une fois, il n'y avait personne. Aucune ombre ne se cachait entre les murs terreux, pourtant je sentais une présence. Je n'étais pas dupe. Je savais que je n'étais pas toute seule ici.

C'est pourquoi j'accourus vers la sortie, et un vent chaud me fouetta le visage lorsque je fus dehors.

Ce souffle chaud n'était pas celui d'Altaïr...

Je n'étais plus dans mon pays.

Une peur irrationnel me domina. Il fallait que je m'enfuis au plus vite.

Je dépassai la grande muraille qui était ouverte à mon plus grand étonnement, puis j'arrivai sur la plage où les vagues s'abattaient furieusement sur le sable.

Mon regard s'attarda sur l'énorme étendue bleue. Je fronçai les sourcils en croyant apercevoir une silhouette brune au loin, se perdant dans les vagues, puis revenant à la surface quelques secondes avant de replonger dans les profondeurs.

- La vue vous plaît ?

Je sursautai à l'entente de cette voix grave et rauque.

Je me retournai et fis face au grand homme de mes souvenirs, que j'espérais n'être que le fruit de mon imagination. Malheureusement, il n'était pas seulement le protagoniste de mon cauchemar, mais aussi celui de la réalité.

Cependant, son visage était découvert cette fois, et je me maudis de le trouver aussi beau.

Il avait des traits durs et fins, un nez droit avec une petite bosse à peine visible, rappelant la dune du désert, des lèvres charnues que certaines filles jalouseraient, une mâchoire carrée et ciselée, et des yeux en amande.

Son regard me faisait penser à celui d'un lynx : redoutable et dominant. Ses cheveux ondulés et noirs retombaient en arrière sur son crâne.

Je repris mes esprits après l'avoir contemplé un peu trop longtemps.