Chapitre 32

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Avant de commencer ce chapitre, je souhaite vous avertir qu'il aborde un sujet sensible dans certaines communautés, ce qui me semble d'autant plus triste. Plutôt que d'aider les personnes concernées, sans jugement, certains préfèrent les rabaisser, ce qui ne fait qu'accentuer leur frustration. Pourtant, beaucoup d'entre elles sont des personnes exceptionnelles qui aiment leur religion autant que n'importe qui.

C'est pourquoi j'ai choisi de traiter ce sujet dans mon roman, afin de confronter les stéréotypes tout en respectant, du mieux que je peux, les personnes concernées, ainsi que leur religion et tout autre aspect.

Ce chapitre sera particulièrement centré sur Hessa, en espérant que vous parviendrez à la comprendre et à apprécier ce personnage autant que moi.

Bonne lecture.
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Palais d'Aldébaran, 1969

2h40...

Lorsqu'ils arrivèrent enfin au palais de Jawhar, la tension était palpable. Le bal costumé, qui s'était transformé en une mission risquée, laissait une ombre pesante sur chacun de leurs visages. Zahir, Zaina, Jelila, et Hessa ralentirent à la vue des trois silhouettes imposantes qui les attendaient à l'entrée, sous le clair de lune. Jawhar était là, aux côtés de Demyan et Taleb, vêtus de noir, semblables à des statues de marbre grec. Leur carrure imposante semblait sculpter l'air autour d'eux.

Jawhar avança d'un pas, les yeux brillants de colère contenue :

- Qu'est-ce qui vous est passé par la tête ? Sa voix résonna, lourde de reproches. Un plan aussi dangereux...C'était presque suicidaire !

Le silence pesait lourdement, seul le souffle saccadé des fugitifs rompait l'immobilité de la scène. Puis, lentement, Adila sortit de l'ombre derrière Zaina. Ses longs cheveux noirs encadraient son visage fatigué, et ses yeux, autrefois pleins de vie, étaient maintenant ternis par les épreuves qu'elle avait endurées.

Taleb restait figé, comme frappé par la foudre, lorsqu'il vit Adila. Il n'avait plus prononcé un mot depuis leur arrivée, et pourtant, son silence parlait pour lui. La jeune fille avait une beauté aveuglante, presque irréelle, telle une apparition sortie d'un rêve. Ses traits délicats et la fragilité qui émanait d'elle contrastaient avec la violence du monde autour. Chaque regard qu'il lui jetait semblait le plonger plus profondément dans une contemplation muette. Il sentait son cœur battre plus fort, mais n'osait s'approcher ni dire quoi que ce soit, comme si elle appartenait à un autre univers, hors de portée.

Quant à Jawhar, il la dévisagea, et ses traits se radoucissant à la vue de la jeune fille. Il comprit aussitôt. C'était elle, la petite sœur de Zaina, celle qu'ils avaient cherchée tout ce temps. Celle que le roi d'Altaïr retenait prisonnière. Sans un mot de plus, la fureur de Jawhar se dissipa comme une fumée balayée par le vent. Il posa une main rassurante sur l'épaule de Zaina, puis, avec une douceur inattendue, s'inclina légèrement vers Adila.

- Viens, dit-il d'une voix plus posée. Tu as besoin de repos.

Il guida les deux sœurs vers l'intérieur du palais, leur offrant l'abri et la protection des murs gigantesques. Alors qu'ils disparaissaient dans les escaliers menant à l'étage, Jawhar se retourna brièvement, ses yeux perçants se posant sur Hessa.

- Toi, murmura-t-il d'un ton ferme, mais calme. Je t'attends dans mon bureau. Nous devons parler de ce que tu as fait... et des conséquences.

Le regard de Hessa se durcit légèrement, mais savait qu'elle ne pouvait échapper à cette conversation. Elle hocha simplement la tête, prête à affronter ce qui allait suivre.

Pendant ce temps, Demyan, lui, avait du mal à garder le contrôle. Jelila... Son regard glacial était fixé sur elle, une flamme de colère derrière ses yeux. La tenue qu'elle portait, aussi audacieuse qu'attrayante, ne faisait qu'amplifier sa frustration. Comment pouvait-elle se mettre ainsi en danger, s'exposer de cette manière ? Pourtant, il se contenait, ses poings serrés le long de son corps, et se contentait de la dévisager d'un regard chargé de reproches. Il ne pouvait pas se permettre d'exploser ici, pas devant tout le monde. Mais la rage grondait en lui, alimentée autant par la peur qu'il avait ressentie pour elle que par ce désir qu'il peinait à réprimer.

Les ombres du désert [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant