Chapitre 17

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Aldébaran, 1969

Jawhar

Zaina était d'une perfection insoutenable.

Quand elle m'avait dévoilé son corps immaculé et d'une blancheur parfaite, je crus voir un morceau de paradis sur Terre. Ses longs cheveux bruns tombaient en cascade sur la galbe de ses seins à la pointe rose. Les courbes de ses hanches célestes étaient à mes yeux un instrument de musique, dont mes doigts souhaitaient en connaître chaque note : de la plus grave à la plus aiguë...

Et son regard d'une brillance intense... elle ne m'avait pas quitté des yeux une seule seconde.

J'avais goûté à son corps, à ses lèvres, j'avais passé mes mains dans ses cheveux longs, et j'avais savouré la rosée humide de sa fleur toujours vierge.

Et j'en voulais plus. Beaucoup plus. Mais j'étais encore énervé de leur expédition clandestine d'elle et ma soeur, et je ne voulais pas refouler ma colère sur elle.

Je savais réprimer mes pulsions primitives, mais en la voyant comme ça, sans le moindre tissu qui recouvrait sa beauté divine, et ses yeux suppliants et réceptifs à toutes mes intentions les plus obscènes, je savais que je n'aurais pas pu me contrôler. Pas sur son corps encore vierge.

(...)

La nuit était tombée depuis longtemps. Je m'arrêtai devant le grand escalier à l'entrée du Palais, et à peine étions-nous sortis de la voiture, que Zahir vint me voir, le regard sérieux.

Il semblait surpris de voir Zaina, dont cette dernière le regardait curieusement.

- Je dois te parler.

- Va dans mon bureau, je te rejoins.

Il s'en alla, sans d'abord nous lancer un dernier regard inquisiteur.

- Je voulais te demander quelque chose, me demanda soudainement Zaina en regardant partir Zahir. Depuis quand est-ce que tu le connais ?

Je fronçai des sourcils.

- Pourquoi tu veux savoir ça ?

Elle arrima son regard sur moi, et je ne pus m'empêcher d'apprécier sa beauté envoûtante.

- Juste comme ça.

- Depuis que nous sommes enfants, répondis-je finalement. Nos pères étaient de bons amis.

- Son père est mort, n'est-ce pas ?

- Comment tu... elle me coupa.

- Et sa mère, elle est morte aussi ?

Incapable de répondre à sa question, je ne dis rien.

- Jawhar s'il te plait, j'ai besoin de savoir, dit- elle avec des yeux suppliants.

Je la fixai pendant un moment sans rien dire. Zaina paraissait tourmentée. Elle avait des doutes sur l'identité de Zahir. Elle était intelligente et je savais que tôt ou tard, elle finirait par découvrir la vérité d'elle-même. Je devais garder le secret, c'était dans notre accord, mais je ne pouvais pas empêcher la détermination de cette fille à la témérité indomptable de rester dans l'ignorance.

Zaina était une fille de lumière, et d'une intelligence remarquable. Et ce pouvoir qu'elle avait sans le savoir était jouissif.

J'hochai de la tête, toujours sans prononcer le moindre mot, et je vis sa poitrine se relever d'un coup, le visage blême.

Les ombres du désert [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant