Les ombres du désert [Terminé]

Chapitre 29

Ce chapitre contient des scènes à caractères sexuels. Âmes sensibles s'abstenir !

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Hessa

- Non, arrête ! M'avertit Jelila en m'arrêtant alors que je m'avançais vers Jawhar.

Il était complètement furieux. Une violente émotion terrassait ses yeux d'une noirceur abominable. J'étais ébahie par la violence de sa réaction, et ne pouvais m'empêcher de ressentir une certaine crainte en le voyant dans cet état d'extrême fureur.

- Il est en pleine crise, elle dit en regardant son frère avec une crainte visible.

- Où est-elle ?

La voix de Jawhar retentit comme un son mortuaire, provoquant des frissons partout dans mon corps.

- Il n'y a que des femmes là-bas, Jawhar. Ce ne serait pas correct que tu rentres, répond calmement Jelila en gardant son sang-froid devant l'expression scélérate de son grand frère.

- Que faites-vo...

La voix d'Amani se perd dans un sinistre silence. Son expression se fige en voyant Jawhar, dont émanait de lui une force inquiétante. Il flottait dans l'air quelque chose de dangereux, comme les quelques secondes de silence avant l'explosion finale.  

- Que fais-tu ici ? Elle demande sans détour, les sourcils froncés.

- Où est Zaina ? Il demande en ignorant sa question.

Je le voyais qui fermait ses poings et je savais qu'il se retenait de ne pas être violent. Du sang coulerait déjà sûrement des mains insoumises de Jawhar si Amani avait été un homme...

- Elle n'est pas ici comme tu peux le constater.

- Ne joue pas à ce jeu avec moi, il dit en faisant un pas en avant, les mâchoires crispés. Où est-elle ? Sa forte voix résonne dans la pièce et pendant une seconde fugace, le regard d'Amani s'agite sous un voile de vert enflammé.

- Je t'interdis de venir chez moi et de me parler sur ce ton. Reprend Amani sûre d'elle et son corps raidi par l'agacement exerce une attraction particulière sur mes sens, mais je m'oblige à refouler mon envie de laisser mes passions prendre le dessus sur ma lucidité.

- Je t'ai confié Zaina. Ton rôle était de la protéger durant mon absence. Je refuse de croire qu'elle est quittée le palais sans l'aide de quelqu'un.

Jawhar jette un regard accusateur vers Jelila et moi, et je me sens presque offensée de savoir qu'il me pense capable d'aider ma soeur à s'échapper sous peine que mon sadique de père la retrouve.

- Je suis toute aussi inquiète que toi, je réponds en le fusillant du regard. Si j'avais pu, je serais partie avec elle et ne serais jamais restée dans ce palais qui empeste la rose.

Amani me décoche une œillade meurtrière.

- Personne ne t'empêche de partir.

- Tu as dit la même chose à ma soeur ? Je rétorque avec une impudence qui ravive l'éclair dangereux de son regard verdâtre.

- Ça suffit ! Gronde Jawhar.

Il se retourne vers Jelila et pendant quelques secondes j'ai l'impression d'assister à une conversation silencieuse où seulement le frère et la soeur entendent le bruit du silence sous leurs regards noirs semblables à de l'onyx. 

Jawhar retourne son attention sur sa tante et il dit d'un ton solennel :

- Je te laisse cinq secondes pour me dire où elle se trouve. Si dans les cinq prochaines secondes je ne sais toujours pas où se trouve mon épouse, je transformerais ton palais rose en une flaque de poussière noire.