LASTING LOVER • MASON MOUNT

40. Eleanor

18 avril 2023

Mason – Bon match joli cœur.

Eleanor – C'est ma réplique ça !

Mason – Mais moi je ne joue pas... Alors tu ne peux pas me le dire ce soir...

Eleanor – Tu rentres dans le dernier quart d'heure ?

Mason hoche faiblement la tête et prend une profonde inspiration quand la musique de la ligue des Champions retenti dans Stamford Bridge. Il est déçu de ne pas pouvoir jouer tout le match, je le sais très bien. Mais au vu de son état, c'est mieux comme ça.

Une tape dans ma main et Mason va s'installer sur le banc de touche. Je regarde mon petit-ami se refermer sur lui-même, il sait qu'à la fin de ce match, sa saison sera terminée. Mason doit être opéré la semaine prochaine, le match contre United initialement prévu ce weekend a été reporté... Il n'a plus que ce soir.

Ce match retour contre le Real Madrid est le dernier match de sa saison, mais peut-être aussi le dernier pour Chelsea. Boehly ne cède pas sur son contrat, il est d'accord pour y mettre le prix, si Mason signe pour sept ans. Le président du club ne plie pas, alors peut-être qu'au mercato Mason s'en ira. Et je crois que c'est cette pensée qui l'attriste ce soir.

Je passe au-dessus de la barrière publicitaire juste avant le coup d'envoi, vérifie que mon téléphone portable est bien connecté à mon appareil photo et prends place. Je ne crois pas du tout à une victoire ce soir... Mais je n'y croyais pas non plus contre Dortmund et les Blues m'ont surprise, sur un malentendu, ils arriveront peut-être à décrocher leur qualification.

Les cinq premières minutes sont plutôt satisfaisantes, les joueurs de Chelsea ont tout de suite investi les trente mètres adverses et pressent avec envie pour récupérer le ballon. Les madrilènes restent calmes et ont la qualité nécessaire pour ne pas se faire surprendre. Jusqu'à la neuvième minute, et les premiers frissons qui envahissent Stamford Bridge, une mauvaise passe de Modric et Conor intercepte. Un rapide coup d'œil dans la surface et il centre pour Kanté... Malheureusement pour le français, Carvajal revient à temps pour le priver du ballon.

Je lève un instant le regard de mon appareil, Stamford Bridge est debout. Stamford Bridge y croit... Ces supporters m'impressionneront toujours, malgré une saison catastrophique, ils sont présents à chaque match et continuent d'y croire.

Je me reconnecte à mon appareil quand Reece prend le couloir droit, remonte la moitié du terrain, un contrôle de la poitrine et il centre au premier poteau. Havertz est gêné au moment de couper la trajectoire, Kanté avait suivi dans la surface mais dévisse trop sa frappe qui passe à quelques centimètres du cadre.

Les Blues donneraient presque l'impression d'avoir envie de gagner. Sur ces dix premières minutes ils sont irréprochables, ils essayent mais rien n'y fait. Le score montre bien qu'ils manquent tous de confiance, sur ces quelques occasions aucun n'aurait dû rater le cadre.

Au quart d'heure de jeu, même l'ensemble de Stamford Bridge applaudit les statistiques affichés sur l'écran géant. Chelsea à 49% de la possession de balle, contre 51 pour Madrid. C'est une statistique plus que convenable pour un tel match. Le Real court davantage après le ballon et Chelsea le tient en mettant plus de rythme et d'agressivité.

Je retiens mon souffle cinq minutes plus tard et me retient de ne pas fermer les yeux quand Rodrygo contrôle dans la surface, sèche Chalobah et dégaine un tir du pied droit... qui heureusement tape l'extérieur du montant de Kepa. C'est leur première occasion et elle est plus dangereuse que toutes celles de Chelsea réunie.

Eleanor – Oh putain...

Des dizaines de matchs couverts à mon actif, mais je ne me ferai jamais aux corps qui viennent frapper les publicités le long du terrain. Je ne quitte pas des yeux le coéquipier allemand de Mason alors qu'il se relève juste devant moi. Il longeait la ligne pour obtenir un ballon de Conor, quand Militao est arrivé tel un boucher et avec le pied beaucoup trop haut. Kai a été propulsé au sol jusqu'aux publicités le long de la touche.