LASTING LOVER • MASON MOUNT

4. Eleanor

01 janv. 2023

Je fixe le plafond d'une des chambres amis chez Declan et Lauren. La maison est si calme. On s'est couchés relativement tôt, Conor et Mason jouent demain, et Declan a joué cet après-midi. Tout le monde avait besoin de repos. Tout le monde sauf moi visiblement, je suis allongée dans le lit depuis plus d'une heure et le sommeil ne se présente toujours pas.

C'est en entendant une légère musique que je me redresse. Elle provient d'en bas... Mason ne dort pas non plus. Je voulais lui laisser le dernier lit, mais il a préféré le canapé. On dirait qu'il a allumé la télévision. Je sors du lit sur la pointe des pieds et enfile mon pantalon de jogging et mon sweat-shirt par-dessus mon tee-shirt à bretelles.

Je rejoins Mason sans un bruit, j'aurais aimé réussir à lui faire peur, mais il me voit arriver. Il est allongé sur le canapé, sous un plaid et me sourit timidement.

Eleanor – Tu ne devrais pas dormir ?

Mason – Et toi alors ?

Eleanor – Je-je n'y arrivai pas.

Mason – Ouais, moi non plus...

Je m'approche du canapé et m'y allonge à l'opposé de lui. Mason ne me lâche pas du regard et comme toute à l'heure dans la cuisine il tend une jambe pour faire cesser le frottement de mes pieds. Je balance la tête en arrière et fixe le plafond.

Eleanor – Pourquoi le dix-neuf ?

Je demande après quelques secondes de silence. C'est une question que je me pose depuis presque 6 ans, ou du moins depuis son retour à Chelsea de prêt.

Mason – Quoi ?

Eleanor – Pourquoi tu joues avec ma date de naissance ?

Il se redresse un peu et entoure ses genoux de ses bras.

Mason – Est-ce qu'on va s'engueuler comme on avait l'habitude de le faire ?

Eleanor – T'en as envie ?

Je demande en riant nerveusement et je vois qu'il fait non de la tête. S'engueuler était notre moyen de conversation favori avec Mason, les disputes étaient même plus courantes que les discussions calmes.

Mason – Partir au Vitesse c'était une décision égoïste... J'étais jeune et-et con... Je voulais du temps de jeu, alors à mes yeux c'était la meilleure des solutions... Contrairement à ce que tu crois, je ne suis pas parti parce que je ne t'aimai plus, loin de là... Je t'aimai comme un dingue...

J'inspire profondément en sentant une boule grossir dans ma gorge. Une boule de colère, de tristesse. J'aimai Mason comme une folle, comme j'ai jamais aimé avant - ni après - on se disputait souvent, mais simplement parce qu'il y avait trop d'amour entre nous. On s'aimait trop, mais pas correctement.

Mason – Tu m'as toujours porté chance jusque maintenant...

Je me redresse un peu pour m'asseoir face à lui. Mason a la tête baissée, il regarde son ventre pour que nos yeux ne se croisent pas. Je tends timidement la main vers la sienne pour caresser son avant-bras du bout des ongles.

Mason – Je suis désolé...

Eleanor – Moi aussi...

Il relève enfin la tête pour me sourire, un sourire timide durant lequel il ne dévoile pas ses dents.

Eleanor – Endors toi, il faut que tu sois en forme cet après-midi.

Il s'allonge sans discuter et étend le plaid jusqu'à moi. Je me laisse glisser sur l'assise pour y être complètement allongée et le footballeur étend ses jambes pour les entremêler aux miennes.